Nouveaux partenariats pour le développement de l'hydrogène dans les transports ferroviaire et aérien

  • AFP
  • parue le

De grandes entreprises françaises ont annoncé mardi deux partenariats distincts pour le développement de l'hydrogène dans les transports ferroviaire et aérien, avec pour objectif final leur décarbonation.

Le constructeur Alstom et l'équipementier Plastic Omnium ont ainsi décidé de collaborer dans le "développement de systèmes de stockage d'hydrogène haut de gamme destinés au secteur ferroviaire", ont-ils indiqué dans un communiqué. L'hydrogène gazeux, pour pouvoir être utilisé comme carburant de pile à combustible adapté aux véhicules lourds, doit être stocké à une pression de quelque 350 bars (contre 700 bars pour les automobiles), ce qui rend nécessaire l'élaboration de réservoirs extrêmement résistants.

Alstom et Plastic Omnium ont affirmé que de tels équipements pourraient être installés "dès 2022 pour des trains régionaux en France et en Italie". Cette annonce intervient deux semaines après qu'Alstom a fait circuler pour la première fois en France son train iLint à hydrogène, une technologie qui permettra d'éviter le recours au diesel sur les lignes non électrifiées. Les piles à combustible alimentées par hydrogène ne rejettent que de la vapeur d'eau.

Alstom a déjà reçu des commandes fermes pour 41 rames en Allemagne, qui doivent entrer en service commercial à partir de 2022. Le groupe doit aussi construire 12 trains d'un modèle plus sophistiqué pour quatre régions françaises. Également mardi, Airbus, Air Liquide et le concessionnaire d'équipements Vinci Airports ont révélé un autre partenariat, pour développer cette fois l'usage de l'hydrogène dans le secteur aérien.

Alors qu'Airbus planche sur un aéronef fonctionnant avec cette technologie pour un aboutissement espéré en 2035, les trois entreprises vont déployer à partir de 2023 les premiers éléments d'une infrastructure de distribution d'hydrogène à l'aéroport Lyon Saint-Exupéry, ont-elles précisé dans un communiqué. Il s'agira d'une station d'hydrogène gazeux, destinée à alimenter des véhicules terrestres utilisés dans l'enceinte de l'aéroport et dans son voisinage.

Entre 2023 et 2030, seront déployées "les infrastructures d'hydrogène liquide qui permettront le chargement d'hydrogène dans les réservoirs des futurs aéronefs", des équipements qui s'étofferont après 2030 pour accueillir "la production" et la "distribution massive d'hydrogène liquide dans l'aéroport". Pour atteindre l'état liquide, l'hydrogène doit être refroidi à quelque -253°C, ce qui pose de nouveaux défis de stockage et notamment d'isolation des réservoirs.

Défendu par ses promoteurs comme une réponse aux impératifs de décarbonation des transports, l'hydrogène se heurte encore à des questions d'infrastructure et de coûts, surtout pour l'"hydrogène vert" issu des énergies renouvelables, par opposition à l'"hydrogène gris" produit à partir d'hydrocarbures et aujourd'hui majoritaire.

Commentaires

Vincent Bizouard

Remplacer la conso actuelle de kérosène de la France (pr les besoins intérieurs uniquement) nécessiterait environ 2 millions de tonnes d'hydrogène.
Sachant que même dans le cas d'une révolution hydrogène, RTE prévoit maxi 120 TWh alloués à l'hydrogène, soit 2 millions de tonnes par an. Sachant qu'en parallèle, on aura toujours une conso d'environ 1 million de tonnes d'hydrogène industriel. Et qu'il y a tous les autres usages, dont ceux nécessaires au stockage saisonnier de l'électricité permettant de garder un mix électrique stable (besoin de flexibilité saisonnière d'environ 50TWhe à l'horizon 2050). On n'aura évidemment pas assez d'hydrogène pour tous ces usages, qu'il va falloir arbitrer.

Il serait peut-être pertinent à un moment de se mettre autour d'une table et de réfléchir à ce qu'on veut faire de notre hydrogène vert. Il est alors peu probable que dédier tout ou partie de cet hydrogène à l'aviation (dont 2/3 des vols concernent uniquement le loisir, de luxe) soit l'option la plus pertinente pour notre société.

D. Grouset

Le stockage de l'électricité permettant de garder un mix stable résultera en une production nette d'hydrogène : production H2 à partir de l'électricité renouvelable excédentaire devra être supérieure aux usages d'H2 pour générer de l'électricité

albern

L’hydrogène !

Contentons-nous de fabriquer l’hydrogène strictement nécessaire à nos activités courantes.

Pour les transports ferroviaires et aérien ? Quelle blague !

Et avec quelle énergie fabrique-t-on de l’hydrogène en si grande abondance ?

Quel rêve !

Sans parler des difficultés de son stockage et du poids des réservoirs !

Bien sûr, il faudrait oublier le tourisme de masse sur longues distances, besoin artificiel récemment créé dans l’histoire de l’humanité.

Zamur

La ligne SNCF Paris-Troyes-Belfort n'est pas électrifiée. Les trains partant de Paris dégagent la fumée de gasoil, et situation ne changera pas pendant quelques années encore.

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