Hydrogène : un premier réseau de transport transfrontalier entre la France et l'Allemagne d'ici fin 2027

  • AFP
  • parue le

Les opérateurs GRTgaz et Creos ont annoncé mercredi qu'ils allaient investir ensemble pour mettre en service le tout premier réseau transfrontalier de transport d'hydrogène bas carbone entre la France et l'Allemagne, pour alimenter une aciérie sarroise, d'ici fin 2027.

Hydrogénoduc mosaHYc

Le gestionnaire français du réseau de transport de gaz GRTgaz et la filiale allemande du luxembourgeois Creos doivent investir 110 millions d'euros pour construire cet "hydrogénoduc" baptisé mosaHYc, le premier réseau de transport d'hydrogène mutualisé qui reliera la France et l'Allemagne : 70 millions pour Creos dans la Sarre et 40 millions d'investissement pour GRTgaz en région Grand Est.

Le projet a été permis par la signature d'un contrat avec le sidérurgiste sarrois ROGESA Roheisengesellschaft Saar, du groupe SHS, qui souhaite ainsi décarboner son site de Dillingen, "en basculant sa production d'acier issue de ses hauts fourneaux au charbon à un procédé de production à l'hydrogène", a expliqué Anthony Mazzenga, directeur développement de GRTgaz lors d'une présentation à la presse.

Malgré un marché de l'hydrogène qui patine faute d'une demande suffisante de clients, GRTgaz fait état de "signaux positifs". "On constate que nos futurs clients avancent sur le projet et nous demandent d'avancer sur nos études", a indiqué M. Mazzenga.

Projet d'intérêt commun européen

L'initiative a été reconnue par l'Union européenne comme "Projet d'intérêt commun", un statut qui ouvre la voie à des subventions européennes et des facilités administratives pour des investissements liés à la décarbonation.

Sa mise en service est prévue au second semestre 2027. Sur ses quelque 90 km, 70 km proviendront d'une conversion de canalisations de gaz naturel. Concrètement, cette conversion consiste en "une modification des propriétés mécaniques des aciers en présence d'hydrogène", a expliqué M. Mazzenga.

Ce réseau reliera son premier consommateur industriel - ROGESA, à Dillingen - à des producteurs d'hydrogène situés le long de son tracé, qui passera par Völklingen, Saint-Avold, Carling, Bouzonville, Perl (à la frontière luxembourgeoise), Sarrelouis et Dillingen. La canalisation doit transporter au site de l'industriel jusqu'à 50 000 tonnes d'hydrogène par an pour alimenter son nouveau procédé de production d'acier bas carbone.

Selon le communiqué, le réseau mosaHYc, "pionnier dans la construction du marché intérieur européen de l'hydrogène", est amené à se développer car il offrira la possibilité de raccorder d'autres producteurs et d'autres utilisateurs, dans l'industrie ou la mobilité lourde pour le transport bas carbone de marchandises.

Commentaires

Daphné

Très intéressant mais je voudrais savoir ce qu'on entend ici par hydrogène bas carbone. Par les éoliennes? d'origine nucléaire? hydraulique? par craquage du biométhane? Pour produire de l'H2 bas carbone li faut de l'énergie.... Dans tous les cas, une aciérie qui investit dans l'H2 pour sa production ne le fera en aucun cas à perte. Donc c'est très intéressant

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture