Hydrogène « vert » : Lhyfe demande plus d'aides à la consommation pour faire décoller la filière

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les consommateurs d'hydrogène "vert" ont besoin d'être soutenus par l'État pour compenser les écarts de prix qui persistent avec l'hydrogène "gris" fortement émetteur de CO2, afin de permettre à une filière industrielle vertueuse pour le climat de décoller, estime Matthieu Guesné, fondateur et PDG de la startup Lhyfe.

Tant que 10% du marché n'a pas adopté l'hydrogène « vert »...

"Oui, nous avons besoin de compléments de rémunération" tant que 10% du marché n'a pas adopté" l'hydrogène vert, car aujourd'hui "le vert est plus cher", a déclaré M. Guesné dont la société produit de l'hydrogène vert en France depuis 2021, lors d'une rencontre avec quelques journalistes jeudi à Paris.

Jusqu'à présent, le gouvernement avait choisi de faciliter l'émergence d'une filière hydrogène vert en France par un soutien direct aux industriels producteurs d'électrolyseurs - les machines utilisées pour produire l'hydrogène à partir d'eau et d'électricité décarbonée - notamment via le plan France 2030 et les programmes européens PIIEC (projet important d'intérêt européen commun).

Mais la filière hydrogène a du mal à décoller par manque de demande de l'industrie, en raison notamment du différentiel de prix qui subsiste avec l'hydrogène "gris", produit par reformage du gaz méthane, fortement émetteur de CO2 et contribuant au réchauffement de l'atmosphère.

Pour l'industrie, l'hydrogène vert coûte entre 5 et 6 euros le kg alors que l'hydrogène gris se situe "entre 3 et 5 euros le kg", et "entre 10 et 20 euros" lorsque l'hydrogène vert est livré par camion, a souligné M. Guesné.

Compléments de rémunération aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne

Les "compléments de rémunération" existent déjà aux Pays Bas et en Grande-Bretagne notamment, et sont permis au niveau de Bruxelles. Au Danemark, où le marché de l'éolien et de l'hydrogène est plus avancé, ils ont existé, mais le marché a désormais pris le relais.

En France, un plan de 4 milliards d'euros d'aide aux consommateurs, annoncé par le précédent gouvernement, n'a finalement pas été mis en œuvre.

Le potentiel de croissance est "énorme" pour l'hydrogène vert : "sur les 10 000 usines les plus émettrices de CO2 en Europe, deux tiers environ n'ont d'autre choix que celui de l'hydrogène pour se décarboner, comme les producteurs d'engrais, de colle, de polymère, d'acier, les autres faisant plutôt le pari du biogaz", souligne M. Guesné.

Lhyfe, qui produit de l'hydrogène vert pour l'instant dans une seule usine en Vendée, estime être en capacité de le faire dans quatre usines en France et en Allemagne d'ici la fin 2024. "Nous nous développons beaucoup plus vite en Allemagne ou aux Pays-Bas qu'en France où nous avons pourtant plus de projets" a souligné M. Guesné.

Commentaires

Jean FLUCHERE
Prudence avec les aides dont on sait qu'elles sont en général à perpétuité comme on peut le voir avec l'éolien filière largement mature et le PV. Il vaudrait mieux que le gouvernement taxe le contenu en CO2 de l'hydrogène gris.
ségala
Vous êtes sacrément gonflés. Des aides, des aides, encore des aides. Votre système, ou il est capable de s'autofinancer, parce que résileint, comme on a pris l'habitude de dire; ou il ne l'est pas. En l'occurence tout prouve qu'il ne l'est pas à cause du coût exhorbitant des pertes induites par la production, la compression, le stockage et la diffusion, puis l'utilisation de votre produit miracle. À utiliser de l'électricité, yany vaux le faire en direct plutôt que de passer par un convertisseur qui au mieux rendra 25% de l'original. Donc vos aides péblicitées me font marrer. L'hydrogène devrait s'imposer pour l'acier, les engrais azotés et le ciment. Point; nulle par ailleurs. L'acier, au lieu de faire des gadgets avec, viables quelques mois et jetés au rebut après, irrecupérables car trop mélangés; on doit en faire de l'utile qui dure. Les engrais azotzs on ne pourra pas y couper tant qu'on voudra nourrir 8 milliards de personnes. Le ciment; au lieu d'en mettre partout, essayons d'utiliser celui qui existe en maximisant les usages et supprimons tous ces bâtiments abritant des complexes dévolus au commerce et autres jeux du cirque. Par conséquent, ou vous êtes rentable ou vous ne l'êtes pas. Si c'est le deuxième cas qui se profile, changez de métier et faites des patates, vous mangerez à votre faim, sain et vous enquiquinerez personne avec vos constructions démentes.
Jean
bien dit Segala, le système "les profits du privé au privé, les pertes du privé au public", ça suffit. s'ils veulent lancer un produit, service ou filière qu'ils espèrent rentable, eh bien qu'ils y mettent leur fric en cash ou crédit, les banques seront heureuses de leur prêter si elles trouvent le projet rentable.
Denis
Je suis contre toute aide. La physique fait que l'hydrogène vert ne peut se justifier que dans quelquess marchés de niche où son prix n'est pas déterminant.
jean-Loup Bertaux
D’accord avec Fluchère, pas d’accord avec Denis, Jean et Segala. Si on ne taxe pas le CO2 produit par l’hydrogène gris (par manque de courage en France et/ou en Europe), alors il faut subventionner l’usage de H2 vert. Denis, Jean et Segala: dans un calcul de rentabilité, il ne faut pas oublier que mettre du CO2 dans l’atmosphère, c’est y injecter un poison pour le monde entier (changement climatique). Actuellement, ça côute environ 1.000 € pour capter une tonne de CO2 dans l’atmosphère avec le procédé Climeworks. En approximant la production de H2 gris par la réaction CH4+O2→ CO2+ 2H2, on calcule que la production de une tonne de H2 s’accompagne de la production de 11 tonnes de CO2. (masse H=1,C=12,O=16). En appliquant le principe du “pollueur-payeur”, il faudrait que le producteur de H2 gris soit taxé de 11.000 € par tonne de H2, soit 11 € par kg, à ajouter au cout de production “de 3 à 5 euros/ kg”). Le différentiel de cout de production de H2 gris à H2 vert étant d’environ 2 € par kg, il “suffirait’ d’une taxe CO2 de 1000x2/11= 182 € par tonne de CO2 pour ramener le prix de H2 gris au niveau de H2 vert. Mais, tant qu’on n’aura pas imposé des taxes carbone sur le H2 gris, il faudra subventionner la filière H2 vert pour se comporter vertueusement en matière climatique.
Gilles
Berteaux, votre approche,pour moi, est la bonne. Il ne faut jamais subventionner car certains y trouvent une mine d'or, mais taxer les solutions techniques polluentes. Cependant il faut espérer que Climeworks ne soit qu'un prototype et pas un futur industriel car incapable d'être une solution à grande échelle et extrêmement cher. En taxant la production de CO2 par les industriels, il faut les forcer à capter eux même le CO2 qu'ils produisent AVANT qu'il ne s'échappe dans l'atmosphère.
Albatros
Des aides, encore des aides, toujours des aides à une filière qui n'a encore rien prouvé, mis à part sont étiquette "écolo". C'est vraiment dingo à quel point ces "politiques climat" consistent à faire n'importe quoi ! Ce serait risible si cela n'avait pas des conséquences morbides pour notre économie. La panique climatique fait vraiment faire avaler n'importe quoi à nos "décideurs" dans l'oubli de tout raisonnement et leur fait allègrement confondre agitation avec action.

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