- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
La PME bretonne Sabella, conceptrice de la première hydrolienne à avoir injecté de l'électricité sur le réseau, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper, a-t-on appris lundi auprès de l'avocat de la société. "Le tribunal de commerce a fait droit à la demande de Sabella", a indiqué à l'AFP Me Alan Coadou, avocat de la PME, confirmant une information du quotidien Le Télégramme.
Créée en 2008, Sabella a développé un prototype d'hydrolienne, baptisé D10, d'une puissance théorique de 1 MW, immergée au large de l'île d'Ouessant (Finistère) dans le puissant courant du Fromveur. Lors de sa première immersion, entre juin 2015 et juillet 2016, la machine avait fourni environ 5% des besoins en électricité de l'île. "La technologie fonctionne et alimente désormais jusqu'à 75% des besoins de l'île d'Ouessant pendant les grandes marées. Et on pourrait même aller au-delà", a assuré l'avocat.
L'hydrolienne, qui a été bridée volontairement pendant la phase de test, fournit selon les périodes entre 30 et 75% des besoins en électricité de l'île, selon Me Coadou. Sabella, qui emploie actuellement 20 salariés, doit cependant trouver des investisseurs en attendant la fin en 2025 de la phase de tests du démonstrateur, "qui pour l'instant est concluante", selon la même source.
"Nos équipes répondent actuellement à des appels d'offres dans le domaine de la défense et des énergies renouvelables", a écrit Sabella dans un communiqué de presse diffusé dimanche. "Toutefois, l'absence de cadre légal empêche que de nouveaux investisseurs financent la suite de notre développement".
"Seule la mise en place de fermes hydroliennes nous permettra de devenir bénéficiaires et nous avons besoin pour cela que l'État inscrive l'hydrolien parmi les énergies renouvelables développées en France", ajoute la PME. "L'enjeu est de développer en Bretagne une filière industrielle pourvoyeuse de nombreux emplois, tournée vers la mer et les énergies renouvelables".
Sabella prévoit de construire une usine de production d'hydroliennes à Brest.
Comptant 850 habitants permanents, l'île d'Ouessant est totalement autonome d'un point de vue énergétique, aucun câble sous-marin ne la reliant au continent. Alimentée en électricité par une centrale au fioul, l'île s'est fixé l'objectif de couvrir 100% de sa consommation d'électricité avec des énergies renouvelables d'ici 2030. Ouessant consommait, en 2020, 2 millions de litres de fioul par an, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
