- Connaissance des Énergies avec AFP
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La Commission d'indemnisation des Nations Unies va tirer sa révérence après 30 ans et 52,4 milliards de dollars de réparations versées pour les pertes occasionnées par l'invasion du Koweït par l'Irak de Saddam Hussein en août 1990. Créée en mai 1991 par la résolution 692 du Conseil de sécurité des Nations unies, la Commission a été chargée de gérer les compensations financières dues par l'Irak et financées par une taxe de 5% prélevée sur les ventes de pétrole et de produits pétroliers d'Irak.
Cette Commission est aujourd'hui considérée comme un modèle en matière de réconciliation et son rapport final au Conseil de sécurité a été formellement adopté à Genève mercredi. Au cours des trois décennies écoulées, ce sont près de 3 millions de demandes d'indemnisation qui ont été honorées. Le dernier versement a été fait le 13 janvier pour un montant de 629 324 488 dollars, note le rapport final de la CINU.
Ce paiement "marque la fin du mandat de la Commission après plus de 30 ans et si ce laps de temps peut paraître excessif il est important de noter que la résolution de 2,7 millions de demandes pour un montant total estimé à 352 milliards de dollars sur cette période, est sans précédent dans l'histoire" pour ce type de procédure, souligne encore le rapport final. "Cette réussite doit être soulignée et elle a contribué à la réconciliation post-conflit, démontrant ainsi la valeur et l'importance du doit international", insiste t-il.
Les compensations sont distribuées à des personnes privées, des sociétés, des organisations gouvernementales et d'autres organisations qui ont subi des pertes directement causées par l'invasion et l'occupation irakiennes. L'adoption du rapport a pris un relief particulier pour Jérôme Bonnafont, le représentant permanent de la France à l'ONU à Genève.
Le diplomate, qui insiste lui aussi sur le succès remarquable de la Commission, a en effet aidé à rouvrir l'ambassade de France à Koweït au printemps 1991, après la libération du pays par une coalition internationale. "J'étais loin d'imaginer voir une métamorphose des relations entre l'Irak et le Koweït en l'espace d'une génération", a-t-il dit dans un bref message vidéo en anglais, félicitant l'Irak et le Koweït pour "leur sagesse et leur courage".
Son homologue britannique Simon Manley, lui a répondu en français sur Twitter, écrivant : "Un grand moment pour l'Irak pour le Koweït et pour les Nations Unies". La liquidation de la Commission doit être entérinée par le Conseil de sécurité à New York le 22 février.
