Investisseurs trompés sur le changement climatique : le groupe ExxonMobil exonéré par un juge new-yorkais

  • AFP
  • parue le

Un juge new-yorkais a débouté mardi l'État de New York, qui accusait le géant pétrolier américain ExxonMobil d'avoir trompé les investisseurs sur l'impact financier du changement climatique sur son activité, estimant qu'il n'avait pas présenté "suffisamment de preuves".

Cette décision intervient après un procès en octobre-novembre devant le tribunal d'Etat de New York, très suivi par les organisations environnementales et présenté comme un test par les spécialistes du droit environnemental.

L'ex-secrétaire d'État américain Rex Tillerson, ancien PDG de l'entreprise, avait témoigné plusieurs heures durant pour réfuter les accusations et expliquer la façon dont l'entreprise avait comptabilisé le risque climatique dans ses comptes. La décision de 55 pages, rendue mardi par le juge Barry Ostrager, est un camouflet pour la procureure générale démocrate de l'État de New York, dont la plainte contre ExxonMobil avait fait suite à quelque trois ans d'enquête.

Son bureau accusait la multinationale cotée en bourse d'avoir induit les investisseurs en erreur en n'intégrant pas pleinement les risques de durcissement des législations sur les émissions de gaz à effet de serre dans ses projections. L'accusation a fait valoir que l'entreprise utilisait des estimations de coûts liés au changement climatique inférieures à celles présentées à ses investisseurs dans son rapport annuel sur ses projections à long terme.

Cette présentation était "trompeuse", selon le bureau du procureur, qui affirmait qu'elle s'était traduite par une surévaluation des actions du groupe, et des dommages pour les actionnaires atteignant potentiellement 1,6 milliard de dollars. De son côté, l'entreprise, et notamment M. Tillerson, avait reconnu avoir utilisé des estimations différentes du coût des émissions de gaz à effet de serre dans ses calculs.

Mais elle avait expliqué que cela correspondait à des niveaux de projection différents, l'un "stratégique" et l'autre plus "micro-économique", intégrant des coûts réels plutôt que des pronostics d'évolution de la législation et qu'aucun investisseur n'avait été lésé.

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