Italie : le gouvernement de Giorgia Meloni place ses fidèles à la tête des entreprises publiques

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le gouvernement de Giorgia Meloni a annoncé mercredi une série de nominations à la tête des grandes entreprises cotées contrôlées par l'Etat, à l'issue de tractations difficiles au sein de la coalition d'extrême droite au pouvoir en Italie.

Le ministère de l'Économie, qui détient des participations importantes dans des groupes cotés en Bourse, a publié ses desiderata pour la composition des conseils d'administration qui devront encore être approuvés formellement par les actionnaires.

Francesco Starace, PDG du géant de l'énergie Enel depuis 2014 et dont le troisième mandat arrive à échéance, a dû céder sa place à Flavio Cattaneo, 59 ans, vice-président exécutif de l'opérateur ferroviaire privé Italo-NTV. Sous l'impulsion de M. Starace, Enel a été l'un des premiers groupes du secteur de l'énergie à prendre le virage du développement durable, un engagement très poussé qui ne figure guère parmi les priorités du gouvernement Meloni.

Roberto Cingolani, l'ancien ministre de la Transition écologique du précédent gouvernement de Mario Draghi, a été nommé PDG du groupe de l'aéronautique et de la défense Leonardo, dont il a été le responsable de la technologie et l'innovation de 2019 à 2021. Ce physicien âgé de 61 ans et adepte de l'énergie nucléaire avait accepté après la démission de M. Draghi de devenir le conseiller pour l'énergie de Giorgia Meloni et de seconder son successeur Gilberto Pichetto Fratin.

Il prendra la succession du banquier Alessandro Profumo, en place depuis 2017, qui s'est targué en mars d'avoir "une fois de plus atteint ou dépassé" les objectifs financiers de Leonardo. M. Profumo a cependant eu des ennuis judiciaires liés à une enquête sur des manipulations de cours de Bourse lorsqu'il était président de la banque Monte dei Paschi di Siena.

Contrairement à M. Starace, le PDG du géant des hydrocarbures Eni, Claudio Descalzi, conserve le poste qu'il occupe depuis 2014. Ses efforts visant à diversifier les fournisseurs de gaz de l'Italie pour s'affranchir de la dépendance de la Russie l'ont rendu indispensable aux yeux du gouvernement.

Le PDG de la Poste italienne, Matteo del Fante, en place depuis 2017, a été également confirmé pour un nouveau mandat.

Giorgia Meloni a ainsi pu imposer une grande partie de ses choix à ses alliés de la Ligue (anti-immigration) et de Forza Italia (conservateur) qui avaient réclamé une rupture plus nette avec le passé pour placer des dirigeants proches de leurs partis. Une des rares concessions aux alliés, Paolo Scaroni, président du club de football de l'AC Milan et proche de Silvio Berlusconi, a été nommé président d'Enel, dont il a été le PDG de 2002 à 2005.

Ce personnage controversé a été souvent critiqué pour ses liens étroits avec Moscou qu'il avait noués pendant son mandat de PDG d'Eni qui avait pris fin en 2014.

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