Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF rattrapé par la crise énergétique

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy, dont le départ anticipé a été annoncé jeudi, aura connu une longévité peu commune à la tête du groupe et affronté bien des embûches, avant d'être rattrapé par la crise énergétique. L'exécutif a décidé d'accélérer son remplacement pour mettre en œuvre la réorganisation d'un groupe endetté et sommé d'œuvrer pour la souveraineté énergétique du pays.

PDG depuis 2014 du géant aux quelque 167 000 salariés de par le monde, M. Lévy, 67 ans, devait voir son mandat prendre fin au plus tard le 18 mars 2023, atteint par la limite d'âge. Son départ annoncé, peut-être dès la rentrée et d'un commun accord officiellement, arrive au terme d'un premier semestre 2022 mouvementé et pas exempt de tensions avec l'État actionnaire.

D'abord, des problèmes de corrosion sur le parc de réacteurs ont contraint à l'arrêt de douze d'entre eux (sur 56). La production nucléaire française est ainsi attendue cette année à un niveau historiquement bas de 280-300 térawattheures (TWh). Dans le même temps, EDF a été mis à contribution par le gouvernement pour contenir la facture des Français, en apportant des volumes supplémentaires d'électricité nucléaire bon marché à ses concurrents.

Une décision très mal reçue, M. Lévy déposant contre elle un recours gracieux le 12 mai. "Il est fort possible que Jean-Bernard Lévy n'était plus suffisamment malléable et qu'il ait fallu le remplacer rapidement pour que l'Etat puisse aller vite dans son projet de renationalisation", commente Amélie Henri, secrétaire nationale CFE-Unsa énergies pour EDF.

Pour elle, M. Lévy "a subi et à la fois porté les injonctions contradictoires du gouvernement, qui ont conduit à ce qu'EDF soit dans une situation particulièrement difficile, du point de vue financier notamment." Elle évoque ainsi "la part du nucléaire dans le mix énergétique", que l'exécutif en 2015 a d'abord souhaité réduire, avant de relancer l'atome, tout en accélérant le déploiement des renouvelables, en fin de premier quinquennat Macron.

"Il a eu très peu d'échanges avec les organisations syndicales", critique de son côté Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, qui pointe cependant la "responsabilité" du gouvernement dont M. Lévy était "un soldat". À son crédit, Mme Henri souligne que le futur ex-PDG a toujours rejeté le dispositif de vente à bas coût de l'électricité à la concurrence comme "un poison pour l'entreprise".

Longévité

Gros travailleur, quelque peu austère, ce Polytechnicien a aussi hérité des difficultés du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), marqué par d'important retards (10 ans) et surcoûts (quasiment quadruplés). À l'étranger, il a porté le projet de deux réacteurs à Hinkley Point en Angleterre, chantier dont les délais et les coûts ont aussi dérivé.

Grand amateur de ski et d'opéra, M. Lévy cumule un triple profil d'ingénieur, d'homme de cabinet et de grand patron, et semblait taillé pour conduire une réorganisation du groupe. Mais le projet a été gelé par le gouvernement en raison de désaccords avec la Commission européenne sur le maintien de l'unité de l'énergéticien, une exigence absolue des syndicats pour qui un démantèlement serait mortifère.

Une réorganisation devait apporter de nouveaux moyens à EDF, en mettant en Bourse les activités liées aux renouvelables. Ce sera à son successeur de prendre les choses en main.

Malgré son départ anticipé, M. Lévy, d'abord nommé par François Hollande puis reconduit en 2019 par Emmanuel Macron, restera le premier patron d'EDF à avoir fait plus d'un mandat depuis Marcel Boiteux (président en 1979-1987).

Né le 18 mars 1955 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine, il est passé, après Polytechnique, par l'École nationale supérieure des télécommunications (ParisTech) avant d'entrer dans l'administration des télécommunications. Il fait ensuite carrière entre le monde de l'entreprise et celui des cabinets ministériels dans des gouvernements de droite, puis des passages par Vivendi, qu'il a redressé après l'ère Messier, et Thales où il a joué les pacificateurs.

Commentaires

Serge Rochain
Il a assez menti comme ça sur la date de sortie de l'EPR, il est grand temps pour lui de partir.
Arnaud de rasilly
Serge Rochain, comme d'habitude, proclame des assertions pénibles tout à fait dans le sens de ses certitudes qu'il développe toujours avec vigueur avec pour arguments des références exactement aussi douteuses que ses propos sans jamais porter attention à des exposés qui sont contraires à sa comédie. Dans sa présente déclaration la moindre des choses aurait été de préciser les véritables raisons de l’échec de la centrale de Flamanville et de préciser en quoi la responsabilité d'EDF était engagée. Les interventions de l'état ne seraient elles pas initiatrices de la catastrophe?
jean-jacques Attia
Ce qui est certainement pénible, c'est de lire autant de fois Rochain qu'il y a d'articles, à peu de choses près. Alors que tout le monde sait maintenant la vacuité des propos du personnage...
Rochain
Tien l'ignorant qui vient me baver dessus comme d'habitude sans rien comprendre aux question techniques..... Et mêmes aux autres tellement sont esprit est étriqué.
Rochain
Qui, sinon Levy, nous a raconter que L'EPR allait être disponible rapidement et qu'en conséquence il fallait attendre sa mise en service avant de fermer Fessenheim ? Et cela a durer des années avec pour résultat d'avoir laisser fonctionner cette centrale durant deux ans au delà de ses 40 années de service et durant plus de deux années illégalement, sans que les mises à niveaux indispensable pour la 4ème visite décennale qui n'a donc pas été faite ! Ces informations sont publiques et facilement vérifiable mais bien sur, c'est moi qui fantasme, pas la bande d'ignorants qui conteste systématique ment les faits de la réalité et bien sûr sans jamais pouvoir prouver ce qu'ils affirment. Les dates de mises en service comme leur dates d'arrêt de chaque réacteur sont des informations publiques que vous niez, comme cet autre ignorant d'Attia qui confirme vos errements.
jean-jacques Attia
Huit fautes cette fois, sans compter bien sûr les maladresses ou les lourdeurs dans l'expression, hélas très nombreuses comme d'habitude. Et pour le contenu, tout faux : l’ASN (l'Autorité de Sûreté Nucléaire, je précise pour Rochain) avait autorisé la poursuite de l’exploitation du réacteur n°1 pour dix ans en juillet 2011 et avait fait de même pour le réacteur n°2 en avril 2013. Vous pourriez être distrayant, Rochain, mais votre sur-représentation sur ce site, comme sur d'autres, est un brin pénible... Vous qui défendez avec aveuglement les renouvelables intermittentes, sachez que la production de Fessenheim représentait en 2020 à peu près l'ensemble de la production photovoltaïque nationale, avec une différence majeure : la production de Fessenheim était pilotable. Vous confondez réalités techniques, propagande politique et monde des affaires. Vous pourriez vous simplifier considérablement la vie, et celle des lecteurs de CdE, en vous contentant de ce message : "il faut fermer les centrales nucléaires".
Rochain
Qui, sinon Levy, nous a raconter que L'EPR allait être disponible rapidement et qu'en conséquence il fallait attendre sa mise en service avant de fermer Fessenheim ? Et cela a durer des années avec pour résultat d'avoir laisser fonctionner cette centrale durant deux ans au delà de ses 40 années de service et durant plus de deux années illégalement, sans que les mises à niveaux indispensable pour la 4ème visite décennale qui n'a donc pas été faite ! Ces informations sont publiques et facilement vérifiable mais bien sur, c'est moi qui fantasme, pas la bande d'ignorants qui conteste systématique ment les faits de la réalité et bien sûr sans jamais pouvoir prouver ce qu'ils affirment. Les dates de mises en service comme leur dates d'arrêt de chaque réacteur sont des informations publiques que vous niez, comme cet autre ignorant d'Attia qui confirme vos errements.
Arnaud de rasilly
Je n'ai pas pris la peine de lire les dernières réponse de Serge Rochain. Il se bat vainement contre des lecteurs qui ne le supportent plus ce qui n’altère pas son action. On imagine bien l'esprit qui l'anime. Le contexte des débats ouverts par la Connaissance des énergies est entravé par sa conviction de convaincre mais celle-ci est animée par un mépris de ses contradicteurs. C'est une position qui s'écarte, voire s'oppose, totalement des qualités d'un véritable débat où les respect, voire la convivialité, de l'interlocuteur s'impose. Cela n'empêche pas, bien au contraire, l'expression de divergences pourvues qu'elles se fondent sur des données réelles et non sur des points de vue bornés. Là, il n'y a plus la place pour un débat technique ou scientifique, ce que je regrette. L'on est abasourdi par cette volonté de convaincre selon ses propres certitudes qui l'emporte sur une recherche de données fondées et non issues d'idéologie douteuse souvent mais toujours partisane. Il est vrai qu'il m'est arrivé d'être violent à l'égard de Serge Rochain notamment quand je me suis penché sur son état mental. Je n''ai entrepris cette action car cela me parait être le véritable fondement de son attitude. C'était dire clairement que son attitude n'a pas sa place dans le débat. Je ne suis pas loin de reprocher à la Connaissance des Energies d'accepter d'accepter un tel climat qui se rapproche si bien de celui d'une arène romaine, relevant bien plus d'un combat que d'un examen apaisé et réaliste. Je suis bien plus intéressé par de véritables débats (voir par exemple l'ambiance de " science.climat.énergie.be/le-CO2-et-le-climat-avec-ou-sans-effet-de serre " de Georges GEUKENS ) que par cette vile démonstration d'une volonté de défense d'une doxa douteuse.
Rochain
Vous contestez que Levy ait annoncé durant des années que L'EPR allait être opérationnel "sous peu" et qu'il fallait attendre sa venu pour arrêter Fessenheim ? Gagnant ainsi des années de retard sans l'avouer et mettant Les pouvoirs publiques et L'ASN devant le fait accompli, obligés d'accepter de laisser fonctionner la centrale durant deux ans sans avoir fait les mises à niveau et passer la visite de la quatrième décennale en toute illégalité ? Lasse d'attendre le gouvernement a fait fermer cette peut être bombe à retardement malgré la toujours indisponibilité de L'EPR ! ILS O'T PRIS LEUR RESPONSABILITÉ ce que n'avait pas fait Levi... Il est écarté, tant mieux.
EtDF
En matière d'énergie - renouvelable en particulier - je suis partisan de laisser l'expert Esserre nous "bavez dessus" en public,, enfin,de s'exprimer naturellement comme il sait si bien le faire. Cela situe la hauteur des arguments d'un inconditionnel - comme bien d'autres - du tourniquet intermittent. Ses assertions servent de référence comme une ligne sous laquelle il est permit de sourire gentiment ; Connaissance des Energies est parfois un peu austère. Maintenant, il vaudrait mieux le laisser soliloquer dans son coin avec ses évidences. Je retiens de ce qui est discuté dans cette note, que Monsieur Levy a été forcé à ce que, EDF fut mis à contribution par le gouvernement pour contenir la facture des Français, en apportant des volumes supplémentaires d'électricité nucléaire bon marché à ses concurrents....et en même temps pour soutenir l'insoutenable intermittent. Monsieur Lévy nommé en 2014 n'est pas tout à fait responsable des déboires techniques d'une machine lancée en fabrication en 2008...

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