La Compagnie nationale du Rhône va mettre en service son premier parc solaire flottant en juin

  • AFP
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Un parc solaire flottant sera mis en service en juin près de Lyon par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) qui ambitionne de déployer dans les années à venir cette innovation à grande échelle.

Basée sur le lac de La Madone à Mornant (Rhône), la plateforme flottante est constituée de 630 panneaux photovoltaïques. Sa capacité de production atteindra près de 230 kilowatts, soit l'équivalent de la consommation de 57 foyers.

Pour ce projet dont l'investissement s'élève à 430 000 euros, la CNR faisait face à plusieurs contraintes comme le marnage important de ce plan d'eau créé en 1990 pour l'irrigation de près de 3 000 hectares agricoles et utilisé également comme lieu de pêche et de promenade (la baignade y est interdite).

"L'intérêt pour la CNR de ce projet pilote est la mise en oeuvre de cette technologie qui débute tout juste en Europe et de montrer sa compatibilité avec d'autres usages", a déclaré lors d'une présentation à la presse le chef de projet Nicolas Dalisson. "Le but est de déployer cette innovation à une échelle plus industrielle" sans entrer en concurrence avec d'autres usages, a-t-il poursuivi, en précisant que la CNR avait déjà identifié une ancienne gravière dans la Drôme propice à un projet "cent fois plus important".

La CNR a choisi des fournisseurs français, notamment pour les flotteurs développés par le producteur d'énergies renouvelables Akuo Energy, qui a commencé en septembre à Piolenc (Vaucluse) la construction de la plus importante centrale française solaire flottante d'une capacité de 17 mégawatts sur 17 hectares.

La CNR versera un loyer "modique" pendant les vingt premières années d'exploitation au propriétaire du lac, le Syndicat mixte d'hydraulique agricole du Rhône (SMHAR). Ce dernier pourra ensuite autoconsommer l'énergie produite. Pour les agriculteurs qui avaient vu le prix de l'eau pour l'irrigation augmenter ces dernières années, les gains tirés de ce projet seront une "goutte d'eau", mais c'est "un premier pas vers quelque chose de plus ambitieux", a assuré le directeur du SMHAR, Nicolas Kraak.

Après l'installation sur le parking du lac d'ombrières photovoltaïques, le SMAHR imagine aussi "créer de la valeur grâce au turbinage (de l'eau du lac) pendant les mois d'hiver où son réseau est inutilisé".

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