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La consommation de gaz a reculé de 5% en France l'an dernier en raison de températures plus clémentes et de sa moindre utilisation pour produire de l'électricité, a indiqué jeudi le gestionnaire du réseau de transport.
La consommation de gaz naturel a atteint 442 térawattheures (TWh) l'an dernier, après 465 TWh en 2017, selon les données brutes de GRTgaz dévoilées dans son bilan annuel. "La raison essentielle en est des températures plus clémentes", a expliqué Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, lors d'une conférence de presse. "L'essentiel de la baisse se situe sur la production d'électricité", a-t-il souligné.
L'usage du gaz pour la production électrique a ainsi chuté de 35% par rapport à 2017, à 35 TWh. Le parc nucléaire d'EDF a en effet été beaucoup plus disponible l'an dernier par rapport à l'année précédente, ce qui a moins nécessité le recours aux centrales à gaz. Par ailleurs, la pluie et le vent ont été au rendez-vous, permettant d'alimenter les moyens de production hydrauliques et éoliens.
Les distributions publiques, à destination notamment des particuliers, se sont pour leur part érodées de 2% à 270 TWh en raison de la douceur relative des températures. L'évolution est stable en données corrigées du climat. Enfin, les usages industriels ont progressé de 2% à 137 TWh. Dans ce domaine, le gaz continue de bénéficier de conversions d'industriels qui abandonnent le fioul et le charbon, essentiellement pour des raisons environnementales.
"Le gaz dans l'industrie reste assez dynamique, avec encore un peu de conversion qui se fait, de manière significative, et pour l'instant en n'en voit pas le bout", observe Thierry Trouvé. Évoquant le cas du biométhane (issu de la fermentation de déchets agricoles, ménagers ou industriels), il a salué une filière "dynamique", même si la production reste encore marginale en France.
Mais il craint aussi des "incertitudes" et des "choses inquiétantes" qui pourraient être inscrites dans la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) qui doit fixer le cap pour les 10 prochaines années. La filière - aux coûts encore élevés - craint en effet que les ambitions en termes de volume soient revues à la baisse, que les prix de rachat soient abaissés, voire que ces derniers soient remplacés par un système d'appels d'offres.