La crise au Venezuela affecte le groupe pétrolier russe Rosneft

  • AFP
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Les actions du russe Rosneft ont subi jeudi le contrecoup de la crise politique à Caracas, le groupe pétrolier étant particulièrement exposé au Venezuela, qui rembourse une partie de sa dette envers Moscou sous forme d'or noir. Depuis l'ouverture de la Bourse de Moscou, les actions de Rosneft ont perdu jusqu'à 3,1%, avant de remonter légèrement à -2,69% A 12h15 GMT.

La Russie - deuxième créancier de Caracas après la Chine - est un important soutien politique et financier du Venezuela, pays asphyxié par une profonde crise économique. En décembre, le président vénézuélien Nicolas Maduro avait ainsi annoncé lors d'une visite à Moscou six milliards de dollars d'investissements russes dans les secteurs pétrolier et minier au Venezuela.

Une partie de la dette vénézuélienne - à hauteur de plusieurs milliards de dollars - envers Moscou est remboursée en hydrocarbures par des accords entre le fleuron pétrolier de Caracas PDVSA et Rosneft. Officiellement, il s'agit d'avances pour des contrats de livraison de pétrole et carburant mais de nombreux experts y ont vu un soutien financier déguisé à Caracas.

Rosneft et PDVSA ont signé un rééchelonnement de cette dette en avril 2018, prévoyant des livraisons accrues de pétrole vénézuélien pour rattraper des retards de remboursement. Rosneft investit par ailleurs dans cinq projets d'exploration et de production pétrolière au Venezuela en partenariat avec PDVSA.

"Le marché (pétrolier) est très compliqué et il est difficile de prévoir comment il va réagir" à la crise au Venezuela, a déclaré le ministre de l'Énergie russe Alexandre Novak, cité par l'agence Interfax, affirmant "qu'aucune proposition" de réunion d'urgence du comité de suivi de l'OPEP et de ses pays alliés - dont la Russie - "n'a été faite pour le moment".

Président du Parlement, Juan Guaido s'est autoproclamé mercredi "président" par intérim devant des dizaines de milliers de partisans qui manifestaient à Caracas pour protester contre le deuxième mandat de Nicolas Maduro, contesté par l'opposition et non reconnu par les États-Unis, l'Union européenne et une bonne partie de la communauté internationale.

La Russie a dénoncé "l'ingérence étrangère" au Venezuela qu'elle considère comme une "voie vers l'arbitraire et le bain de sang", dénonçant le soutien international reçu par le principal dirigeant de l'opposition et "président" par intérim autoproclamé.

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