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Le gouvernement publie lundi sa première "Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique et énergétique" (Spafte) à l'horizon 2030, qui prévoit une augmentation de 110 milliards d'euros d'investissements bas carbone en 2030 par rapport à 2021.
20% des investissements du secteur public dans des actifs bas carbone
"Estimés à 109 milliards d'euros en 2023, les investissements bas carbone sont en forte hausse, en particulier dans l'achat de véhicules électriques par les particuliers" mais aussi la production d'électricité bas carbone, la décarbonation de l'industrie ou la rénovation énergétique des logements, indique le document de 88 pages publié par le ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie.
Ils devront augmenter "de +110 milliards d'euros en 2030 par rapport à 2021, et ont vocation à être notamment financés par la réorientation d'autres investissements", précise la Spafte en présentant une palette d'outils pour le financement de la transition écologique.
Ainsi, "la réussite de la transition écologique repose sur une réorientation massive des flux de financements et sur une répartition de l'effort financier entre tous les acteurs économiques", selon le document.
Il affirme que le "secteur public investit aujourd'hui davantage que le secteur privé (ménages et entreprises, NDLR) en faveur de la décarbonation, proportionnellement à ses investissements totaux. En 2022, il a réalisé 20% de ses investissements dans des actifs bas carbone, contre 13% pour le secteur privé." Or, les acteurs privés représentent plus de 80% des investissements dans l'ensemble de l'économie.
Décarbonation : 39,7 milliards d'euros de dépenses de l'État à l'horizon 2027
Le document note que "si le secteur privé alignait sa part d'investissements bas carbone à horizon 2027 sur celle du secteur public en 2022, et que le secteur public poursuivait la hausse tendancielle de sa propre part, alors les investissements bas carbone pourraient progresser de +63 Mds EUR entre 2022 et 2027".
Il établit deux scénarios basés. Dans le premier, où la part des ménages et entreprises atteint 20% en 2027 et celle du secteur public 24%, le montant des investissements bas carbone atteindrait alors 159 milliards d'euros.
Dans la cas contraire, si la part des ménages et entreprises reste à 13%, le montant des investissements ne serait que de 107 milliards d'euros.
Le document indique par ailleurs que les dépenses de l'État en faveur de la décarbonation devraient augmenter pour atteindre 39,7 milliards d'euros à l'horizon 2027, soit 12,8 milliards de plus qu'en 2023. Leur montant inscrit en projet de loi de finances (PLF) pour 2025 est de 34,5 milliards d'euros, soit +7,6 milliards par rapport à 2023, note-t-il.
Enfin, la Spafte souligne que les investissements dans les technologies fossiles "apparaissent déjà en forte baisse en France", et devront être divisés par deux d'ici 2030, en cohérence avec les objectifs de décarbonation" du pays qui vise la neutralité carbone en 2050.