L'usine géante de Tesla en Europe sera implantée en Allemagne, annonce Elon Musk

  • AFP
  • parue le

Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme Tesla va ouvrir une usine géante en banlieue de Berlin, a annoncé son patron Elon Musk mardi, la quatrième après celles du Nevada, de New York et de Shanghai en Chine.

"J'ai une annonce qui sera probablement bien reçue", a-t-il déclaré après avoir reçu le "Volant d'or" décerné par le journal Bild, et avant de révéler le nom très attendu du pays européen victorieux. Cette usine "construira des batteries, la motorisation et des véhicules, à commencer par le Model Y", a-t-il précisé plus tard sur compte Twitter.

Sur scène, le patron milliardaire a loué l'ingénierie allemande, "extraordinaire", "l'une des raisons pour lesquelles nous allons implanter notre méga usine européenne en Allemagne". L'usine de Berlin comprendra aussi un centre d'ingénierie et de design, parce que "Berlin a certaines des meilleures oeuvres d'art au monde", a-t-il ajouté.

Tesla représente 30% du marché européen de voitures électriques à batteries, d'après Matthias Schmidt, un analyste spécialiste de l'industrie automobile. Interrogé sur le retard de l'Allemagne en matière de véhicules électriques, Elon Musk a répondu : "Je ne pense pas que l'Allemagne soit très en retard." "C'est toujours plus difficile quand il y a encore beaucoup de dynamisme et d'infrastructures en place autour d'une vieille technologie", a-t-il continué. "Quand nous avons commencé chez Tesla, tout le monde pensait que nous étions complètement fous."

Plus vite que l'aéroport

"Cette annonce constitue une bonne nouvelle pour l'industrie automobile en Allemagne", a commenté Ferdinand Dudenhoeffer, professeur au centre de recherche automobile de l'université de Duisbourg Essen. "La concurrence a toujours permis de faire plus vite et mieux. Donc c'est aussi une bonne nouvelle pour Volkswagen, Daimler et BMW. La décision d'Elon Musk va accélérer l'électromobilité en Allemagne plus rapidement qu'avec 100 sommets organisés par la chancellerie."

L'usine Tesla européenne sera située près du "nouvel aéroport", a indiqué Elon Musk, suscitant quelques rires dans le public, car le "Berlin-Brandenbourg" aurait dû être inauguré en 2012, mais son ouverture a été repoussée sine die à cause d'une multitude de malfaçons, notamment en matière de sécurité incendie. "Nous devons définitivement avancer plus vite que l'aéroport", a admis le patron milliardaire.

Un emplacement "surprenant", reconnaît Ferdinand Dudenhoeffer, "mais pas extravagant", car même si ce choix coûtera sans doute cher au groupe américain en matière de prix des terrains ou de coûts énergétiques, "Berlin a aussi le cachet qui va bien avec une marque haut de gamme. Personne ne peut imaginer Tesla en Pologne ou en Ukraine".

La date de 2021 a été évoquée pour le début de la production dans cette usine, mais l'expert "n'y croit pas", parce que le constructeur doit "équilibrer ses finances" et que l'usine chinoise "est clairement prioritaire".

Hologramme à la place du volant

Tesla a récemment retrouvé la rentabilité, après deux trimestres dans le rouge, et a renouvelé sa promesse de livrer entre 360 000 et 400 000 voitures neuves en tout cette année. Il s'est aussi félicité des tests de production effectués dans la nouvelle usine géante de Shanghai (environ 865 000 m2), construite en dix mois et d'une capacité de production annuelle d'au moins 500 000 voitures.

Cette usine "a été près de 65% moins chère (...) à construire que tout notre système de production du Model 3 aux États-Unis", a expliqué le groupe, dont les objectifs sont de continuer à augmenter ses volumes de ventes et de contrôler ses coûts pour être durablement rentable. La production du crossover Model Y doit débuter à l'été 2020 dans toutes ses usines.

De nombreux experts doutent cependant que le constructeur automobile de la Silicon Valley ne remplisse une autre de ses promesse : une voiture complètement autonome, sans conducteur, dès l'année prochaine. En avril dernier, Elon Musk a en effet annoncé "avec un grand degré de certitude" le lancement dès 2020 d'une plateforme de réservation de "robots-taxis autonomes" (comme Uber, mais sans les chauffeurs).

Le patron fondateur avait déjà reçu un Volant d'or en 2014. "L'ironie c'est qu'à l'avenir, il n'y aura peut-être plus de volant" a-t-il plaisanté sur scène, suggérant "un hologramme symbolisant l'intelligence artificielle" comme prochain design pour cette récompense.

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