- Connaissance des Énergies avec AFP
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Plus du tiers des foyers français (36%) déclarent avoir peiné à payer certaines factures de gaz ou d'électricité ces douze derniers mois, un taux inédit sur fond de hausse des prix de l'énergie, selon le baromètre annuel du médiateur national de l'énergie, publié ce mardi.
Consulter le Baromètre énergie-info 2025 du médiateur national de l’énergie.
Précarité énergétique
Ces difficultés de paiement, qui concernaient 28% des foyers en 2024 et 18% des foyers en 2020, n'ont jamais été aussi répandues, souligne le médiateur.
Autre indicateur de l'ampleur de la précarité énergétique : la restriction de chauffage pour raison financière concerne toujours près des trois quarts des foyers, avec un taux de 74% encore proche du record de 79% enregistré en 2023.

Retard pénalisant du chèque énergie
Sur l'année écoulée, en plus de la progression du montant des factures d'énergie constatée par une majorité de foyers, la distribution tardive du chèque énergie 2025 - en novembre et non au printemps en raison du retard d'adoption de la loi de finances - a encore compliqué la situation.
Bercy a annoncé mi-octobre que 3,8 millions de foyers allaient automatiquement recevoir leur chèque énergie à partir du 3 novembre.
Ce versement décalé a été pénalisant pour 61% des foyers bénéficiaires de cette aide destinée aux plus modestes et 35% d'entre eux ont connu des difficultés de paiement pouvant aller jusqu'à une coupure ou une réduction d'énergie (10% des foyers bénéficiaires).
Limitation de puissance
Dans ce contexte, le médiateur national de l'énergie, Olivier Challan Belval, réitère son appel à interdire les coupures d'électricité en cas d'impayés et à instaurer un droit à une alimentation minimale en électricité.
"À la veille de la trêve hivernale, je tiens à rappeler que l'électricité constitue un produit de première nécessité", a-t-il déclaré à l'AFP.
Soulignant que les coupures d'électricité pour impayés "sont d'une grande violence pour les foyers les plus vulnérables", il propose "de les remplacer par une limitation de la puissance de la fourniture d'électricité".
Heures creuses
En matière de fourniture d'électricité, le médiateur note entre autres que « 51% des foyers disent avoir adopté l'option tarifaire heures pleines/heures creuses » mais que 14% des ménages concernés ne connaissent pas les horaires exacts de leurs heures creuses. il indique par ailleurs que la réforme en cours des horaires des heures pleines/heures creuses reste globalement « méconnue » des foyers concernés.
Depuis 2019, « la possibilité de changer de fournisseur d’énergie est connue de 9 consommateurs sur 10, pour le gaz naturel comme pour l’électricité », rappelle par ailleurs le baromètre. Il s'agit de la 7e édition de cette étude annuelle : elle a été réalisée par l'institut .becoming du 10 au 17 septembre auprès d'un échantillon représentatif de 2000 foyers français métropolitains interrogés par voie électronique.
