La Russie baisse le prix du gaz pour l'Ukraine avant des négociations cruciales

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La Russie a officiellement baissé vendredi le prix du gaz vendu à l'Ukraine, juste avant l'ouverture de négociations sous médiation de l'Union européenne, que les différentes parties espèrent voir déboucher sur un accord permettant la reprise des livraisons suspendues depuis trois mois.

Un décret publié sur le site du gouvernement détaille la formule déterminant les droits douaniers appliquée aux ventes de gaz russe. Elle revient selon les agences russes à une remise de 24,6 dollars pour 1.000 m3 par rapport au contrat en vigueur, et donc à un prix de 227,4 dollars par 1.000 m3.

Cette annonce intervient alors que le vice-président de la Commission à l'Energie, Maros Sefcovic, accueille à partir de 15H00 GMT à Bruxelles les ministres de l'Energie russe Alexandre Novak et ukrainien Volodymyr Demtchychyne pour des pourparlers d'urgence.

A l'approche de l'hiver, la consommation de l'Ukraine va augmenter, comme celle des pays européens qui craignent une perturbation de leurs approvisionnements via le territoire ukrainien car Kiev dispose actuellement de réserves insuffisantes.

Moscou, Kiev et Bruxelles ont indiqué compter sur un accord dès vendredi soir en vue d'une reprise dès le 1er octobre des livraisons, suspendues depuis le 1er juillet.

Le décret signé par le Premier ministre Dmitri Medvedev permet de fixer le prix "au niveau des prix du gaz destiné aux pays de l'Union européenne voisins de l'Ukraine", en vigueur du 1er octobre au 31 décembre de cette année, a expliqué le gouvernement dans un communiqué.

Le prix du gaz russe vendu à l'Ukraine tel que déterminé par la formule prévue par le contrat en vigueur est de 252 dollars pour 1.000 m3 au quatrième trimestre. Pour qu'il soit réduit, ce que demandait Kiev, le gouvernement devait décider d'une baisse des droits de douane par décret.

De son côté, le géant gazier russe Gazprom a officialisé une autre concession à Kiev. Il a notifié l'opérateur ukrainien Naftogaz qu'il ne comptait pas appliquer du 1er octobre au 31 mars la clause contestée "take or pay" du contrat. Celle-ci fixe un volume minimum d'achats de gaz russe par l'Ukraine, a indiqué Gazprom dans un communiqué.

Lors d'une rencontre début septembre entre M. Novak et M. Sefcovic, Bruxelles s'était de son côté engagé selon Moscou à prêter 500 millions de dollars à Kiev, en grandes difficultés financières, afin de l'aider à remplir ses réserves et assurer ainsi la fluidité du transit vers l'Europe.

La Russie et l'Ukraine sont engagées dans un bras de fer sur le prix du gaz depuis l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux à Kiev début 2014.

Après une première interruption des livraisons de plusieurs mois en 2014 puis un accord provisoire pour assurer du gaz à l'Ukraine pendant l'hiver, les livraisons sont de nouveau suspendues depuis juillet.

Pour résoudre leur contentieux à long terme, Gazprom et Naftogaz ont saisi la cour d'arbitrage de Stockholm mais son jugement n'est pas attendu avant la fin 2016 au mieux.

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