La Russie n'est pas fiable pour le secteur énergétique, accuse Berlin

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement allemand a accusé jeudi Moscou d'être un "facteur d'incertitude croissant" sur le marché énergétique en Europe, après le redémarrage du pipeline Nord Stream à un niveau de livraison "faible" et "pas fiable".

"La Russie se révèle de plus en plus être un facteur d'incertitude dans le système énergétique", a critiqué le ministre de l'Economie et du Climat Robert Habeck. "Rien ne s'opposait techniquement à ce que Nord Stream revienne à une exploitation de plein régime après son entretien", a-t-il ajouté.

La Russie a rouvert le robinet du gaz vers l'Europe jeudi en redémarrant le gazoduc Nord Stream après dix jours de travaux de maintenance sous haute tension. De premières données publiées par l'opérateur allemand du réseau, Gascade, montrent que le débit est identique à celui d'avant la maintenance, autour de 40% des capacités.

Trop peu pour Berlin : "Ces faibles niveaux d'envoi parlent une langue politique claire, confirmant que nous ne pouvons pas nous fier à ces livraisons", a martelé M. Habeck.

Le gazoduc ne tourne plus à plein régime depuis mi-juin, une décision du russe Gazprom, qui argue de l'absence d'une turbine en maintenance au Canada. Pour Berlin, il s'agit d'une décision "politique" et d'un "prétexte" pour peser sur les Occidentaux dans le cadre du conflit en Ukraine.

Après d'intenses efforts diplomatiques, le gouvernement allemand a réussi a d'ailleurs obtenu d'Ottawa qu'il autorise l'exportation de la turbine concernée vers la Russie. "Mais on a l'impression maintenant que la Russie ne veut pas la récupérer", a déploré jeudi Robert Habeck.

Le ministre a prévenu que l'Allemagne devait se préparer à une "année 2023 éprouvante" en raison de pénuries de gaz à venir. Berlin prévoit d'adopter prochainement un plan d'économie d'énergies pour les entreprises, administrations et les logements, a ajouté M. Habeck.

Si l'approvisionnement en gaz reste au faible niveau actuel, l'Allemagne pourrait en situation de pénurie de gaz à partir de février 2023, selon des calculs faits à la demande du gouvernement.

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