La Société des régies de l'Arc (Sorea), un distributeur local d'électricité à la dérive en Savoie

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

La Chambre régionale des comptes (CRC) d'Auvergne-Rhône-Alpes a dénoncé vendredi de "graves irrégularités" dans la gestion passée d'un distributeur local d'électricité en Savoie, qui fait l'objet d'une enquête judiciaire.

La Société des régies de l'Arc (Sorea), fondée en 2006, est détenue principalement par huit communes de la vallée de la Maurienne, aux côtés d'actionnaires comme la Compagnie nationale du Rhône et la Caisse des dépôts et consignations.  L'entreprise fournit à quelque 15 000 clients de l'électricité achetée à EDF à prix préférentiel, à condition de la revendre aux tarifs réglementés.

Ce cœur de métier est habituellement rentable, mais un "développement hasardeux" de l'activité selon la CRC, avec la création d'une dizaine de filiales dans le négoce de lampes à LED, la fabrication de tuiles photovoltaïques ou la fibre optique, s'est conclu par un fiasco entaché de malversations. La filiale idWatt se voulait par exemple un "petit Amazon du LED" : elle achète un entrepôt de 10 000 m2 et, pour près de deux millions d'euros auprès d'un obscur intermédiaire chinois, un stock de marchandises "obsolète et resté invendu".

Ces errements coûtent cher : en 2017, la dette de la Sorea, qui emploie alors une centaine de salariés, s'élève à 27 millions d'euros, avec une perte nette de 2,7 millions. Elle frise la cessation de paiement et le tribunal de commerce de Chambéry lance une procédure de sauvegarde pour assainir la situation. Pour le président de la CRC, Bernard Lejeune, l'ancienne direction "a joué avec de l'argent public", tout en s'enrichissant personnellement.

Primes ou indemnités indues, utilisation abusive de cartes bancaires, vente d'une villa, factures d'hôpital ou de restaurants, achat d'un véhicule de luxe, détention "occulte" d'actions pour toucher des commissions... le montant des griefs atteint plusieurs centaines de milliers d'euros.

Ce dossier est le fruit d'une collaboration étroite entre la CRC et le parquet d'Albertville, qui a été soulignée lors d'une conférence de presse commune vendredi. "Sans vous (les CRC, NDLR), les parquets de cette taille ne peuvent pas traiter ce type d'affaires", a salué la procureure, Anne Gaches, à l'attention des magistrats financiers.

L'enquête judiciaire, ouverte pour détournement de bien public, blanchiment et abus de confiance, devrait aboutir d'ici quelques mois. La peine encourue est de 10 ans de prison et un million d'euros d'amende. Le rapport de la CRC charge particulièrement l'ancien directeur général de la Sorea, qui n'a pas encore été entendu par la justice. Dans sa réponse au rapport de la chambre des comptes, il renvoie à la responsabilité d'autres cadres, assurant n'avoir rien caché des difficultés et dénonçant des "manœuvres" d'actionnaires à son encontre. La CRC épingle aussi le contrôle "très insuffisant" exercé par le conseil d'administration.

Commentaires

FLUCHERE
C'est le propre de ces pseudos sociétés. Le CA est composé d'élus bénévoles peu au fait du fonctionnement d'une société mixte. En réalité, il n'y a aucun contrôle réel et si le DG n'est pas honnête, on s'en aperçoit lors de la mise sous protection judiciaire
EtDF
"L'entreprise fournit à quelque 15 000 clients de l'électricité achetée à EDF à prix préférentiel, à condition de la revendre aux tarifs réglementés" CE sont tous les français qui ont payés EDF avec leur factures qui se trouvent spoliés par des pratiques initiées avec l'aventure des EnRi (éoliennes, PV et méthanisation) non rentables et polluantes initiées par les délires des écolos européens qui ont poussé à la création de l'ARENH, un scandale payé sur le dos des français exclusivement!
Serge Rochain
EtDF, et en voilà un qui s'empresse de coller ce genre de manipulations de voyoux de la finance sur le dos des énergies renouvelables.... Oui bien sur Ravaillac était complice des ENRi (comme il dit), de même que ce sont les ENRi qui ont brulé jeanne d'Arc et mis Hitler au pouvoir....Ces RNRi non rentables, nous affirme cet expert universellement connu, sont reponsable des retard dans la construction des EPR, de leur dépassement pharaoniques de budget, et également de ce que 13 réacteurs sur les 56 soit à l'arret.... J'arréte là où sont-ils reponsables d'autre chose encore ?
Marc Diedisheim
"voyoux de la finance" : que vient faire "la finance" dans cette affaire ? Il ne s'agit que d'agissements de petits criminels ordinaires et locaux. Inutile d'en rajouter hors de propos. Bien cordialement.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture