La transition bas carbone fait caler l'industrie automobile mondiale, selon un rapport du FMI

  • AFP
  • parue le

Normes anti-pollution en Europe, diminution des aides financières en Chine et barrières douanières: l'industrie automobile mondiale pique du nez et est à la croisée des chemins, diagnostique le FMI.

Dans un rapport publié mardi sur l'économie mondiale, le Fonds Monétaire International se penche de façon exceptionnelle sur cette industrie manufacturière qui commence à subir les effets d'une transition fondamentale : la "décarbonation".

Pour la première fois depuis la crise financière de 2008-2009, l'industrie automobile mondiale s'est repliée en 2018, contribuant substantiellement au ralentissement mondial. Et les perspectives à court terme "demeurent médiocres, les efforts pour rendre propres les transports "posant un défi fondamental", prévient le Fonds.

L'industrie automobile, qui pèse 5,7% du PIB de la planète et 8% des échanges de marchandises, s'est contractée de 1,7% l'année dernière, en nombre de véhicules produits, affirme le FMI.

En Chine, premier marché automobile mondial, les ventes de voitures sont tombées dans le rouge pour la première fois depuis plus de vingt ans, reculant de 3%. Le repli est aussi important en Allemagne, en Italie et au Royaume Uni. Aux Etats-Unis, les ventes ont continué d'augmenter mais légèrement.

Reflet de ces mauvaises performances, les titres des 14 plus grands constructeurs ont chuté de 28% en moyenne, note le FMI. La contraction de la production automobile mondiale a directement supprimé 0,04 point de pourcentage du PIB mondial en 2018 tandis que les exportations automobiles des mêmes grands constructeurs ont chuté de 3,1%.

Pour cette année, une contraction de la production pouvant aller jusqu'à - 4% est attendue par des analystes, souligne le FMI. Il pointe du doigt les tarifs douaniers de la guerre commerciale sino-américaine qui renchérissent les importations par Pékin de véhicules américains.

En Europe, la chute de la demande pour les véhicules diesel, les incertitudes autour du Brexit et la mise en place de tests d'émissions polluantes fin 2019 va peser sur l'industrie. Car parmi les premiers facteurs du ralentissement observé dès l'année dernière, figure l'imposition des nouvelles normes anti-pollution (norme WLTP) en Europe.

"Un grand nombre de modèles exigeaient d'être certifiés ce qui a conduit à des goulots d'étranglement auprès des agences de tests et plusieurs constructeurs ont dû ajuster leurs production pour éviter d'empiler des stocks", explique le Fonds. Cette tendance a été exacerbée par un ralentissement de la demande sur certains marchés émergents comme en Turquie et surtout en Chine où la fin des incitations financières pour l'achat d'une voiture a réduit la demande.

Commentaires

bernard alain

C'est une bonne nouvelle !
La contraction du marché automobile doit être planifiée. Nous avons besoin de véhicules écologiques, économiques et durables, moins puissants, moins rapides, plus légers et plus pratiques. Finissons-en avec les 4x4, SUV et autres voitures de beaufs !

Médard de Char…

Vous me devancez, M. Alain ! Le ralentissement est aussi la conséquence d'une déception des acheteurs devant les modèles proposés, toujours plus gros, plus lourds et plus polluants quand on regarde les performances des hybrides rechargeables. Ils communiquent de plein droit sur des consommations de 1,2 litres aux 100 kms sans dire que ce sont les 100 premiers kilomètres et que les suivants seront aux alentours de 8 à 9 litres aux 100 kms. J'ai renoncé cet été et dispose toujours de mon pouvoir d'achat pour un véhicule neuf écologique et sans "show off".
Tant que les constructeurs n'iront pas chercher cette clientèle de plus en plus nombreuse, le marasme dans l'automobile s'installera et ce ne sera pas dommage !

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