L'abandon du charbon ne se fera pas du jour au lendemain, prévient le président sud-africain

  • AFP
  • parue le

L'Afrique du sud, qui tire 80% de son électricité du charbon et pratique des délestages faute de production suffisante, ne va pas abandonner d'un coup ses centrales polluantes dans le cadre de sa transition énergétique, a prévenu dimanche le président Cyril Ramaphosa.

Lors d'un meeting avec de hauts responsables de son parti, l'ANC, M. Ramaphosa a évoqué la nécessité de corriger "la perception selon laquelle nous sommes appelés à faire un compromis entre la sécurité énergétique et une transition juste vers une économie à faible émission de carbone".

Il ne s'agit pas de "faire un choix entre le charbon et les énergies renouvelables", a-t-il poursuivi. "Notre mix énergétique repose à 80% sur le charbon, il n'y a tout simplement pas moyen que nous fermions ces centrales juste comme ça", a ajouté le président sud-africain.

Deux centrales récemment construites, figurant parmi certaines des plus grandes centrales à charbon au monde, ont des problèmes de conception. Elles devraient néanmoins rester opérationnelles jusqu'à la fin de leur durée de vie de 40 ans, a-t-il assuré. "Nous avons investi beaucoup d'argent dans ces centrales", a-t-il souligné devant les cadres de son parti. Les centrales à charbon approchant de leur fin de vie seront quant à elle reprogrammées pour produire de l'énergie propre.

Pour tenter de sortir du tout charbon, le gouvernement a présenté l'an dernier un plan pour une "transition juste". Maintenance, importation d'électricité et déploiement vers les énergies renouvelables en sont les principaux axes, après des années de protectionnisme envers une industrie du charbon représentant environ 100 000 emplois.

Une enveloppe de 98 milliards de dollars a été approuvée pour l'Afrique du Sud à la COP 27.

L'entreprise publique Eskom produit 90% de l'électricité mais elle est gravement endettée, se débat avec des centrales vieillissantes et mal entretenues, régulièrement en panne. Il en résulte des délestages pour les 60 millions de Sud-Africains et les entreprises. Ces coupures ont atteint des records depuis l'année dernière, allant jusqu'à 12 heures par jour.

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