Le gouvernement veut renforcer le contrôle des gazoducs et oléoducs

  • AFP
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Le gouvernement veut renforcer les contrôles des gazoducs et oléoducs, après une fuite dans les Yvelines sur un pipeline de Total en début d'année, une mesure critiquée vendredi par le responsable du principal réseau gazier.

Un projet d'arrêté du ministère de la Transition écologique et solidaire, consulté par l'AFP, "introduit des exigences supplémentaires concernant les plans de surveillance et de maintenance" des canalisations de transport de gaz naturel, de pétrole et de produits chimiques.

Le texte liste des défauts à surveiller, ainsi qu'une fréquence minimale de contrôles. Il fait notamment suite à une fuite de pétrole importante sur le pipeline Ile-de-France (PLIF) de Total, qui avait pollué une zone de huit hectares en début d'année.

"On trouve que cette réglementation est un peu excessive et surtout on est très inquiets sur les conséquences que ça va avoir pour nos clients", a déclaré vendredi Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz, l'entreprise qui possède et exploite la majorité du réseau de transport de gaz en France, lors d'une conférence de presse. "On va être obligés d'augmenter de 50%, voire 100% les fréquences de passage dans nos canalisations et je pense que ça va générer une gêne très importante pour les utilisateurs de nos ouvrages", a-t-il poursuivi.

Selon lui, la multiplication des travaux se traduira par une hausse des prix, car les utilisateurs du réseau ne pourront plus faire circuler le gaz de manière optimale. "Tout cela pour un bénéfice en termes de sécurité qui ne saute pas aux yeux", a estimé M. Trouvé, selon qui le réseau gazier ne pâtit pas des mêmes fragilités que le réseau pétrolier, exposé à de brusques changements de pression.

Le réseau français de canalisations de transport mesure 51 000 km, dont 37 000 km pour le gaz naturel.

Selon un document de l'administration consulté par l'AFP, "plusieurs fuites majeures ont eu lieu cette année sur des pipelines" : outre les Yvelines en février, elle liste deux fuites en avril (à Belle-Île-en-mer et sur une canalisation de la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique), et une en juillet (fuite d'une canalisation de la SMCA, qui alimente les aéroports parisiens en kérosène). "La problématique du vieillissement des ouvrages (corrosion, fatigue) semble prépondérante dans les causes d'accidents", juge-t-elle.

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