Bruno Le Maire veut faire de la France le champion européen des data centers

  • AFP
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Le gouvernement veut faire de la France "la première terre d'accueil des centres de données en Europe", a indiqué lundi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, en inaugurant en région parisienne un gros data center géré par la société américaine Equinix. "Aujourd'hui, nous sommes les quatrièmes derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas", a déclaré M. Le Maire.

Mais le prix de l'électricité en France et la qualité des réseaux de télécommunications notamment font que "nous avons tout" pour devenir ce champion européen des centres de données, a estimé le ministre. La France vient de réduire (de près de la moitié) la taxe sur l'électricité consommée par ces centres de données, a rappelé M. Le Maire dans ce nouveau centre de données installé dans un ancien centre de tri de la Poste à Pantin (Seine-Saint-Denis) au fond d'une vaste plate-forme logistique et industrielle.

"La capacité d'hébergement de données va devenir de plus en plus cruciale" pour un pays, a estimé le ministre. "Si nous n'avons pas sur notre sol un nombre suffisant de centres de données pour héberger les données et les algorithmes qui sont nécessaires au développement des véhicules autonomes, les données de nos automobiles et donc la sécurité même de la circulation de ces véhicules seront stockées à l'étranger, et soumises au régime juridique local."

Le nouveau centre de données d'Equinix accueille des serveurs de grands groupes comme la SNCF ou Docapost (filiale numérique de la Poste), mais aussi de géants américains du "cloud" (informatique dématérialisée) dont Equinix ne donne pas les noms. Le nouveau centre est le huitième en France d'Equinix, un groupe américain présent dans le monde entier. Il représente une puissance électrique de 12 MW, soit l'équivalent d'une petite ville.

Selon Equinix - qui consomme chaque année l'équivalent de la ville de la Rochelle en électricité pour l'ensemble de ses centres de données français - la concentration des serveurs au même endroit permet de baisser de 25% la consommation électrique par rapport à un maintien dans les différentes entreprises d'origine.

Dans son discours, M. Le Maire a également souhaité que les Etats européens confient à la Commission européenne le soin de négocier avec Washington une réponse au "cloud act", une législation américaine adoptée début 2018 qui permet à la justice américaine de demander aux opérateurs américains des données appartenant à leurs clients non-américains, même si elles ne sont pas stockées aux Etats-Unis.

"Nous devons poser des limites claires au cloud act qui permet aujourd'hui aux autorités américaines administratives ou judiciaires de récupérer des données" d'entreprises européennes "sans que les entreprises ne soit averties et sans que nous n'ayons de moyens de nous y opposer", a déclaré M. Le Maire. "Nous voulons donner un mandat clair et ambitieux à la Commission européenne pour négocier avec les États-Unis un accord bilatéral sur le sujet", a-t-il ajouté. "L'objectif est tout simplement d'instaurer à nouveau de l'équilibre et de la réciprocité sur la gestion des données."

M. Le Maire a également rappelé que le gouvernement attendait les propositions de l'industrie pour l'émergence d'un "cloud public" français, une infrastructure d'informatique dématérialisée comme celles gérées par Microsoft, Google et Amazon, mais qui permette de stocker en toute sécurité "les données stratégiques" françaises. "Nous souhaitons de premières propositions d'ici la fin de l'année 2019", a-t-il indiqué.

Commentaires

Bruno Lalouette

Celui qui taxe les crypto-monnaies, veut des data center nucléaires au lieu de promouvoir la récupération de chaleur!
Pourquoi ces surdiplômés sont-ils tous aussi médiocres?

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