- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a exhorté les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale à étendre leur coopération énergétique avec son pays, régulièrement confronté à des coupures de courant.
M. Sharif, qui a achevé sa visite vendredi dans la région et a rencontré la veille son homologue kirghiz Temir Sariev à Bichkek, a notamment évoqué un projet qui pourrait permettre au Pakistan d'importer jusqu'à 1.000 mégawatts d'électricité depuis le Kirghizstan et le Tadjikistan.
Ce réseau de 1.200 kilomètres, qui pourra également fournir 300 mégawatts à l'Afghanistan, "allégera le déficit en électricité et énergie" du Pakistan, où résident près de 185 millions d'habitants, a affirmé M. Sharif.
Temir Sariev a de son côté promis la "participation active" de son pays au projet, intitulé CASA 1000, et de resserrer les liens entre les deux États dans les secteurs de l'énergie, de la sécurité et du tourisme.
Bien que la Banque mondiale ait d'ores et déjà accepté de financer la moitié du coût de CASA 1000, le projet relève du défi puisque le Kirghizstan et le Tadjikistan ne peuvent produire un surplus d'énergie que l'été, lorsque les eaux des rivières de montagnes de ces deux pays sont à leurs plus hauts niveaux.
Le projet ne résoudrait par conséquent qu'en partie le très problématique déficit en énergie du Pakistan.
Nawaz Sharif s'est également rendu au Turkménistan mercredi, où il s'est entretenu avec le président Gourbangouly Berdymoukhamedov de l'ambitieux projet de gazoduc trans-afghan TAPI, évalué à près de 9 milliards d'euros, qui doit acheminer du gaz turkmène aux marchés indien et pakistanais via l'Afghanistan.
Ce gazoduc de 1.800 kilomètres sera capable de livrer près de 33 milliards de mètres cube, dont seulement 0,5 milliard de mètres cube prévus pour Kaboul.
Après les pourparlers avec le président turkmène, M. Sharif a déclaré espérer "intensifier le travail sur le projet TAPI", dont la réalisation demeure incertaine face à une situation sécuritaire instable en Afghanistan et au manque d'investisseurs. Le président afghan Ashraf Ghani avait estimé en avril que le projet pourrait être terminé d'ici cinq ans.