Le pétrole apathique avant Noël

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole sont restés sans mouvement notable mercredi, dans un marché peu fréquenté à la veille de la fête de Noël, les risques géopolitiques étant contrebalancés par les craintes d'un trop-plein de brut.

Au terme d'une séance raccourcie, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a reculé de 0,22% à 62,24 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a cédé 0,05% à 58,35 dollars.

Ces dernières semaines, les États-Unis ont déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes et mis en place un blocus naval contre le Venezuela qu'ils accusent de financer "le narcoterrorisme".

Une "agression armée illégale" qui viole les règles du droit international, selon des experts des droits de l'homme de l'ONU.

Deux navires soupçonnés de participer à l'exportation de pétrole vénézuélien sous sanctions ont été saisis par les Etats-Unis, qui se sont lancés à la poursuite d'un troisième.

Washington exerce "la plus grande extorsion connue de notre histoire", a estimé mardi le représentant vénézuélien à l'ONU.

Si le pays d'Amérique du Sud ne produit qu'un peu moins d'un million de barils par jour, cette crise a introduit une prime de risque géopolitique sur le marché.

Ailleurs, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir obtenu des Etats-Unis une révision de leur plan pour terminer la guerre avec la Russie, qui prévoit désormais un gel du front tout en laissant de côté les questions territoriales et deux exigences clés de Moscou.

En parallèle cependant, "de nouvelles frappes ukrainiennes sur des infrastructures énergétiques russes" ont touché "deux navires et des installations portuaires le long de la mer Noire, axe stratégique pour les exportations russes", souligne John Plassard, de Cité Gestion Private Bank.

Malgré ce facteur haussier, "le marché continue d'intégrer l'hypothèse d'un excédent d'offre à moyen terme", ce qui explique la faiblesse des cours, ajoute l'analyste.

Les différentes hausses de production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ainsi que d'autres producteurs, combinées aux inquiétudes sur le niveau de la demande, laissent présager un surplus de brut sur le marché dans les prochains mois.

Le cours du Brent a en conséquence perdu environ 16% depuis le début de l'année, et celui du WTI plus de 18%.

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