- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les cours du pétrole ont reculé mercredi, marquant le pas après avoir été portés depuis le début de semaine par la détente de la guerre commerciale, les opérateurs montrant à nouveau leurs inquiétudes quant à l'équilibre entre l'offre et la demande.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a lâché 0,81% à 66,09 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a perdu 0,82% à 63,15 dollars.
"Ce à quoi nous assistons, c'est essentiellement un renversement des fortes hausses enregistrées" après l'annonce d'accords conclus par Washington avec Pékin et Londres, les opérateurs s'adonnant notamment à quelques prises de bénéfice, relève auprès de l'AFP Bart Melek, de TD Securities.
"Même avec l'accord commercial sino-américain" annoncé lundi et concrétisé mercredi, "qui ne devrait durer que 90 jours, les droits de douane devraient être nettement plus élevés qu'avant 2025", souligne de son côté Tamas Varga, de PVM Energy, interrogé par l'AFP.
L'augmentation des surtaxes douanières "entraînera des difficultés économiques et freinera une croissance saine de la demande de pétrole", projette-t-il.
"Avec le ralentissement de l'élan actuel, les marchés prennent en compte le fait que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) augmente sa production", ce qui ravive les inquiétudes d'une offre trop abondantes, selon Bart Melek.
Le cartel est censé annuler ses réductions volontaires de production en mai et juin, passant à un rythme de 411.000 barils par jour (b/j), contre 137.000 b/j initialement prévu.
"Il existe un consensus croissant sur le fait que les stocks mondiaux de pétrole vont gonfler cette année, et seront plus élevés qu'en 2024", en déduit Tamas Varga.
L'Opep maintient toutefois ses prévisions de croissance de la demande de pétrole, pour 2025 comme pour 2026, en dépit des incertitudes économiques et commerciales, selon son rapport mensuel publié mercredi.
Mercredi, le marché a aussi réagi à la marge à la hausse inattendue des stocks de pétrole au Etats-Unis pour la semaine achevée le 9 mai.
Selon l'Agence américaine sur l'énergie, ces réserves ont augmenté de 3,5 millions de barils, alors que les analystes tablaient au contraire sur une baisse d'environ 2,2 millions de barils, d'après la médiane d'un consensus établi par l'agence Bloomberg.