Le pétrole recule face aux inquiétudes sur l'état de l'offre

  • AFP
  • parue le

Les cours de l'or noir ont flanché mercredi, la possibilité de négociations de paix en Ukraine laissant présager d'un retour du pétrole russe sur le marché alors que la production américaine est attendue à un nouveau sommet.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a chuté de 2,36% à 75,18 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mars, a perdu 2,66% à 71,37 dollars.

Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine sont convenus de lancer des négociations "immédiates" pour mettre fin au conflit en Ukraine, lors d'un spectaculaire échange mercredi qui rebat les cartes après trois années de guerre.

La Russie et les Etats-Unis vont commencer "immédiatement" à négocier sur l'Ukraine, a affirmé M. Trump sur son réseau Truth Social, ajoutant avoir eu une "conversation prolongée et très productive" avec Vladimir Poutine.

Dans la foulée, le président américain en a informé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci a souligné qu'ils avaient "longuement parlé des possibilités de parvenir à la paix".

Ces discussions "permettent d'éliminer une partie du risque géopolitique du marché et signent le retour potentiel d'approvisionnements supplémentaires en pétrole de la part de la Russie", souligne auprès de l'AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Selon l'expert, en cas de pourparlers de paix, "il est envisageable que les Etats-Unis allègent certaines sanctions contre la Russie, ce qui permettrait à plus de pétrole d'arriver sur le marché".

"C'est ce qui a tiré les prix à la baisse" en deuxième partie de journée, selon M. Lipow.

Plus tôt dans la journée, les cours du pétrole reculaient déjà, plombés par des prévisions de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

"Les estimations de consommation sont restées globalement inchangées, mais la production prévue des nations hors Opep+ (donc en dehors de l'organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés) a été révisée à la hausse", indique Tamas Varga, de PVM.

Cela devrait provoquer un surplus d'offre et conduire à une baisse des prix du brut.

Quant à la production des États-Unis, déjà attendue à un niveau "record", elle devrait être encore supérieure aux attentes, avec en moyenne 13,59 millions de barils par jour en 2025.

Les Etats-Unis sont le premier producteur mondial de pétrole brut.

Le président Donald Trump a promis à plusieurs reprises de "forer à tout-va" ("drill baby drill") afin de faire baisser les cours du pétrole, même si des prix bas risquent justement de décourager les producteurs américains de produire davantage.

Ajouter un commentaire