Le pétrole stable, entre consommation en berne et négociations américano-iraniennes

  • AFP
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Les cours du pétrole sont restés quasiment stables lundi, plombés d'un côté par la révision à la baisse de la prévision de croissance de la demande de pétrole pour 2025 par l'Opep, mais soutenus par les tensions entre les Etats-Unis et l'Iran.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a pris 0,19% à 64,88 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, a grappillé 0,05% à 61,53 dollars.

D'un côté, les cours du brut sont soutenus "par l'inquiétude face à d'éventuelles perturbations de l'approvisionnement alors que les négociations nucléaires américano-iraniennes s'engagent", souligne Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi se rendra cette semaine à Moscou pour aborder la question des pourparlers entre l'Iran et les Etats-Unis, avant un nouveau cycle de discussions avec Washington samedi à Rome.

En cours de séance, les cours ont "été écrasés par la dégradation de la demande qui s'est manifestée dans le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", explique auprès de l'AFP Robert Yawger, de Mizuho USA.

Le cartel anticipe désormais que la demande en or noir dans le monde augmentera de 1,3 million de barils/jour (mb/j) en moyenne cette année, contre 1,4 mb/j prévu en mars, et qu'elle s'élèvera à 105,05 mb/j au total.

"Cet ajustement mineur est principalement dû aux données reçues pour le premier trimestre 2025 et à l'impact attendu sur la demande de pétrole, compte tenu des droits de douane américains récemment annoncés", a indiqué le cartel, qui révise chaque mois ses prévisions en fonction de la conjoncture.

"Les membres de l'Opep sont toujours très conservateurs dans leurs estimations de croissance de la demande. Ils ne la réduisent jamais de façon significative", commente M. Yawger.

"Le fait même de la réduire un peu est donc quelque chose de surprenant", estime l'analyste, d'où le mouvement baissier des cours à la suite du rapport.

Toujours du côté baissier, "la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine (pèsera) probablement sur la croissance économique", ce qui devrait freiner "la demande de pétrole", rappelle Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.

Aux 145% de surtaxes cumulées imposées par Donald Trump aux produits chinois depuis son retour à la Maison Blanche, hors exemptions, Pékin a riposté en faisant bondir ses droits de douane à 125% depuis samedi.

"Les deux plus grandes économies mondiales représentent plus de 50% de la production économique totale, et lorsque ces géants se taxent mutuellement bien au-delà de 100%, les conséquences économiques risquent d'être catastrophiques", déplore Tamas Varga.

La Chine est le plus gros importateur d'or noir au monde, tandis que les Etats-Unis sont les plus grands producteurs de brut.

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