Le physicien américain John Goodenough, un des pères de la batterie rechargeable, meurt à 100 ans

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L'un des pères de la batterie rechargeable au lithium-ion, le physicien américain John Goodenough, est mort à l'âge de 100 ans, après avoir reçu le prix Nobel de chimie 2019 avec ses co-inventeurs britannique et japonais, a annoncé mardi son université à Austin, dans le Texas.

Né en 1922 en Allemagne mais élevé et formé aux Etats-Unis, John Goodenough est décédé dimanche, a précisé l'université du Texas qu'il avait rejoint en 1986 à 64 ans et où il enseignait au sein de l'école d'ingénieurs Cockrell.

Il "laisse un héritage incalculable comme scientifique --ses découvertes ont amélioré la vie de milliards de gens dans le monde", a salué dans un communiqué Jay Hartzell, président de l'université du Texas.

John Goodenough reste à ce jour le plus vieux lauréat du Nobel de l'histoire, reçu à l'âge de 97 avec le chimiste britannique Stanley Whittingham, né en 1941, et le chimiste japonais Akira Yoshino, né en 1948.

Dans le sillage des crises pétrolières des années 1970, Stanley Whittingham, aujourd'hui professeur à la Binghamton University, dans l'État de New York, mais travaillant alors pour la compagnie pétrolière Exxon, s'est mis en quête de sources d'énergie non-fossiles.

C'est ainsi qu'il découvre une méthode pour produire de l'énergie à partir du lithium, un métal si léger qu'il flotte sur l'eau.

John Goodenough, professeur à l'université du Texas à Austin, fait ensuite le pari d'augmenter les propriétés de l'innovation si l'énergie est produite à partir d'oxyde métallique en lieu et place du disulfure. En 1980, il démontre que la combinaison d'oxyde de cobalt et d'ions de lithium peut produire jusqu'à quatre volts.

À partir de ces découvertes, Akira Yoshino, 71 ans, crée la première batterie commerciale, en 1985.

"Ils ont créé un monde rechargeable", a salué l'académie suédoise royale en leur décernant Nobel.

"Les batteries au lithium ont révolutionné nos vies depuis qu'elles ont commencé à être commercialisées en 1991", et "pour le plus grand bénéfice de l'humanité" : développement de la mobilité, accès à l'information et internet sur un simple téléphone mobile pour des millions de gens.

"Je suis extrêmement heureux que ma découverte ait permis d'aider à la communication à travers le monde. Nous avons besoin de bâtir des relations, pas des guerres", avait lui-même estimé M. Goodenough en recevant son prix Nobel. "Je suis content si les gens l'utilisent pour le bien, et non pour le mal", avait-il ajouté.

Diplômé de Yale, M. Goodenough a servi durant la Seconde guerre mondiale comme météorologue pour l'armée américaine avant une thèse de physique à l'université de Chicago en 1952, selon l'université du Texas.

Il a ensuite travaillé au laboratoire Lincoln de l'institut de technologie du Massachusetts pendant 24 ans posant les bases du développement des cartes mémoires d'ordinateur RAM.

Il dirigeait le laboratoire de chimie inorganique de l'université d'Oxford à l'époque où il a fait ses découvertes pour la batterie au lithium.

"Le monde perd un cerveau incroyable et un esprit généreux", a regretté Sharon Wood, la vice-présidente de l'université du Texas.

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