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Le président du Timor oriental, José Ramos-Horta, a annoncé mercredi qu'un accord avec l'Australie sur un vaste projet d'exploitation de gaz naturel, jugé crucial pour l'avenir économique du pays, serait conclu d'ici novembre.
Gisement offshore de Greater Sunrise
"Nous allons bientôt signer un accord avec l'Australie sur le développement de Greater Sunrise (...) pour développer le grand gisement de gaz", a déclaré le président et prix Nobel de la Paix, lors d'un entretien avec l'AFP dans sa résidence de Dili, la capitale.
Le développement de ce champ gazier riche de plusieurs de milliards de mètres cubes, situé dans la mer de Timor entre les deux pays, est bloqué depuis des années en raison de différends sur les frontières maritimes et sur le choix du pays où devra être traité le gaz, en Australie ou au Timor oriental.
"L'accord devrait être signé au plus tard en novembre, probablement. Il sera signé cette année", a affirmé M. Ramos-Horta.
L'économie de la plus jeune nation d'Asie, qui a obtenu son indépendance en 2002, est fortement tributaire de l'exploitation du pétrole et du gaz. "La Chine, le Japon et la Corée du Sud en ont besoin", a assuré M. Ramos-Horta à propos de Greater Sunrise.
Du « travail à faire »
Le président est-timorais a toutefois précisé que les deux gouvernements devaient encore décider, après une étude indépendante, si le gaz allait être acheminé vers le Timor oriental ou vers l'Australie. "Pourquoi devrait-il aller à Darwin", la principale ville du nord de l'Australie qui est plus éloignée que son pays du champ gazier, a lancé M. Ramos-Horta.
L'opérateur australien du projet, Woodside Energy, avait estimé en août que le Greater Sunrise était "très complexe" et qu'il restait du "travail à faire". Les responsables australiens craignaient que la Chine ne vienne financer le projet, dans la mesure où Pékin cherche à étendre son influence dans les pays de la région.
Les relations de Dili avec Canberra, tendues pendant des années à cause d'un scandale d'espionnage, se sont améliorées. "Les écoutes n'étaient pas très gentilles. Mais... tous les pays écoutent tous les autres", a relativisé le dirigeant. "Nous avons donc maintenant d'excellentes relations avec l'Australie. L'Australie est une véritable amie, un grand amie."
L'Australie dépend fortement des combustibles fossiles, mais le pays-continent a commencé à sortir du charbon - lequel a représenté pour la première fois moins de 50% de sa production d'électricité fin août - et entamé une transition remarquée vers les énergies renouvelables, dont le solaire et l'éolien.