Le Venezuela conteste les appels d'offre pétroliers du Guyana dans une zone qu'il réclame

  • AFP
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Le gouvernement vénézuélien a qualifié "d'illégaux" mardi les appels d'offres pétroliers lancés par le Guyana voisin pour la zone maritime au large de l'Esequibo, que le Venezuela revendique comme étant partie de son territoire.

Le Venezuela "rejette fermement les appels d'offres illégaux pour des blocs pétroliers actuellement menés par le gouvernement de la République coopérative du Guyana (...), car il vise à disposer de zones maritimes en attente de délimitation entre les deux pays", a déclaré le ministère vénézuélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Le gouvernement du Guyana n'a pas de droits souverains sur ces zones maritimes et, par conséquent, toute action dans leurs limites est une violation du droit international, tant qu'elle n'est pas réalisée dans le cadre d'un accord avec le Venezuela", ajoute le texte.

Le Guyana a lancé en décembre 2022 le premier appel d'offres pour l'exploitation de gisements de pétrole, afin d'attribuer 11 blocs d'exploration en eaux peu profondes et trois autres en eaux profondes et ultra-profondes.

L'Esequibo (ou Essequibo), parfois aussi appelé Guayana Esequiba, est un territoire de 160.000 kilomètres carrés, sous administration du Guyana (125.000 habitants des 800.000 Guyaniens en 2012) et où l'on parle anglais. Il recèle des gisements pétroliers, minéraux et de riches bassins hydrographiques.

Le Guyana, ancienne colonie britannique, affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d'arbitrage. Mais, pour le Venezuela, le fleuve Esequibo est la frontière naturelle entre les deux pays, comme c'était le cas en 1777.

Le Guyana a lancé en 2018 une procédure, toujours en cours, devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour confirmer ses frontières actuelles.

Le différend a été ravivé en 2015 lorsque le géant pétrolier américain Exxon Mobil a découvert des gisements de pétrole au large de la côte de l'Esequibo, qui représente environ deux tiers du territoire du Guyana.

Le Guyana, 800.000 habitants, possède des réserves de plus de 10 milliards de barils, qui pourraient augmenter grâce à de nouvelles découvertes.

Il est déjà le pays qui possède les plus grandes réserves par habitant au monde, devançant même Brunei, le Koweït et les Emirats arabes unis.

Le président guyanien Irfaan Ali avait déclaré dans une interview à l'AFP en septembre 2022 que l'Esequibo était "100% guyanien (...) Nous sommes très clairs sur où sont nos frontières". Il avait précisé que le pétrole et le gaz devaient fournir au pays les ressources pour diversifier l'économie et construire le Guyana du futur.

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