- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le fabricant de matériel électrique Legrand a encore dépassé en 2018 ses objectifs, grâce notamment à la multiplication des objets connectés et au dynamisme des Etats-Unis, mais entrevoit une année 2019 "plus incertaine".
Legrand a annoncé jeudi avoir réalisé un bénéfice net en hausse de 8,5% à 771,7 millions d'euros en 2018, supérieur aux prévisions des analystes qui tablaient sur 752 millions d'euros, selon un consensus réalisé par Factset.
Retraité du produit net d'impôt non récurrent de 85,5 M EUR lié aux évolutions de la fiscalité qui avait gonflé les résultats il y a un an, le bénéfice net progresse même de 23,3%.
"Tous les principaux indicateurs sont en forte progression et Legrand a atteint pleinement ses objectifs 2018", s'est félicité le directeur général Benoît Coquart, nommé à ce poste il y a tout juste un an.
Dans le sillage de ces annonces, le titre prenait 6,26% à 55,66 euros peu après l'ouverture de la Bourse.
Le groupe de Limoges (Haute-Vienne), qui surfe sur la même dynamique que son concurrent Schneider, a vu ses ventes augmenter de 4,9% en organique à 5,99 milliards d'euros (+8,6% en données publiées), alors qu'il visait initialement 1 à 4% en début d'année dernière et plutôt 4% en novembre.
En revanche, pour 2019, il table sur une croissance organique plus modeste comprise "entre 0% et 4%". Dans un contexte global qui se complique, Legrand se base en effet dans son communiqué "sur des projections macroéconomiques globalement favorables mais devenues plus incertaines" qu'il ne détaille pas.
L'impact négatif des effets de change, importants en 2018, devrait s'atténuer cette année sur la base de la situation au mois de janvier, se réjouit par ailleurs le groupe.
Sa marge opérationnelle ajustée avant acquisitions ressort à 20,2%, en ligne avec la fourchette initiale annoncée entre 20,0% et 20,5% au début de l'année 2018.
- Marché "atone" en France -
En France, qui continue de peser 15,2% du chiffre d'affaires du groupe, le marché est resté "atone" toute l'année et l'activité n'a progressé que de 1,1%.
Elle est en revanche tirée par l'Italie (9,1% des ventes du groupe), où se poursuit "le succès des offres connectées". Mais c'est surtout la division Amérique du Nord et Centrale (plus d'un tiers du chiffre d'affaires mondial) qui nourrit le dynamisme de Legrand, notamment aux Etats-Unis, où les unités d'alimentation intelligentes, les produits d'alimentation audio-vidéo de Milestone s'apprécient particulièrement.
En 2018, Legrand a poursuivi sa politique d'acquisitions. L'entreprise, née au XIXe siècle, a ainsi racheté sept sociétés afin de "renforcer ses positions et élargir son marché dans des domaines complémentaires de ses activités existantes".
L'impact de ces acquisitions sur les ventes s'élève, comme en 2017, à 7,8%.
"Il devrait être d'environ +3% en 2019 sur la base des acquisitions réalisées en 2018 et de leurs dates probables de consolidation", note Legrand, qui s'est offert mi-novembre la totalité du capital de Netatmo, le spécialiste français de la maison intelligente.
Les ventes de la gamme de produits connectés Eliot développés par les deux entreprises progressent de 28% par an depuis 2014 et représentent désormais plus de 10% du chiffre d'affaires total du groupe, soit 635 millions d'euros. Ce qui permet à Legrand d'atteindre dès 2018 les objectifs de ce programme.
Soucieux d'aligner encore plus son organisation sur ses marchés, Legrand a également annoncé la restructuration mondiale de ses équipes technico-commerciales autour de trois zones géographiques: l'Europe, l'Amérique du Nord et centrale et le Reste du monde .
Sur la base de ces bons résultats, le Conseil administration soumettra en mai à l'assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende de 1,34 euro par action, contre 1,26 euro en 2017.
cd/mhc/spi