Le fabricant de matériel électrique Legrand envisage un « boom du résidentiel », renforcé par la crise

  • AFP
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Le fabricant de matériel électrique Legrand, fort de son bilan trimestriel, a annoncé jeudi qu'il relevait ses objectifs financiers pour 2021, "en dépit d'un contexte qui reste incertain" sur le front sanitaire comme sur celui des approvisionnements en matières premières. Le groupe français a progressé dans toutes les régions où il est présent, Europe, Amériques, Asie... porté par "la dynamique des marchés résidentiels et des centres de données".

Sur les trois premiers mois de l'année, son bénéfice net est de 228 millions d'euros, soit une hausse de 36,4% par rapport à 2020, et de 20% par rapport à 2019, avant le Covid. Le chiffre d'affaires s'élève à 1,67 milliard d'euros (+10,5%). Par rapport à 2019, c'est une progression de 8,1%.

Pour le directeur général Benoît Coquart, ce sont aussi les fruits du "maintien du service aux clients pendant les confinements, du lancement de produits nouveaux ou encore de l'accélération des investissements digitaux". Mais les incertitudes liées à la pandémie demeurent, notamment en Inde, qui représente 4 à 5% de l'activité. "Nous arrivons à y travailler, mais dans des conditions très strictes car la priorité est la sécurité de nos personnels", explique le dirigeant, préoccupé aussi par la situation en Amérique latine, par exemple au Chili où la marque est très présente.

Autre difficulté, la disponibilité des composants et matières premières. Pour Legrand, "cela touche les composants électroniques dans les produits connectés, mais aussi l'acier, dont on voit que les capacités mondiales sont encore limitées, et certains plastiques. Nous avons par exemple des difficultés d'approvisionnement sur le polypropylène et le polycarbonate".

"Nous avons regardé tôt le sujet, et anticipé dès le 3e trimestre 2020. Nous n'avons pas eu d'interruption de production, mais la situation reste très tendue et restera difficile au moins sur le 2e trimestre", dit M. Coquart, qui se préoccupe aussi d'"une hausse croissante du prix des matières".

Le domicile, « espace de sécurité »

Pour autant, "compte tenu des performances enregistrées au premier trimestre, et en dépit d'un contexte qui reste incertain", Legrand revoit ses ambitions à la hausse. Il vise une activité en croissance organique annuelle entre +4% et +7%, et une marge opérationnelle ajustée avant acquisitions (périmètre 2020) entre 19,6% et 20,4% du chiffre d'affaires.

Sur le long terme, le groupe juge que la crise aura conforté son positionnement sur "le bâtiment de demain". "Des choses que nous pressentions ont été accélérées. Par exemple le bâtiment vert. Le bâtiment représente entre un tiers et 40% des émissions de CO2 en particulier en Europe. On voit dans les plans de relance que le sujet est devenu une priorité, que ça devient un impératif social" d'agir, relève le dirigeant, qui voit aussi un boom du résidentiel.

"Nos changements d'habitudes, un peu contraints et forcés du fait de cette crise terrible, ont un effet d'accélération sur des tendances qui vont plutôt porter le bâtiment dans les années qui viennent", estime-t-il.

"C'est le work from everywhere, le télétravail, le travail dans les espaces de passage... cela a été accéléré par la crise et a des conséquences majeures sur notre métier. C'est une des raisons du boom du résidentiel depuis plusieurs trimestres". Et puis il y a "l'assistance à l'autonomie: les gens qui vieillissent, ou en situation de handicap, ont envie de rester chez eux et pas de partir en résidence spécialisée. Ca, ça va se développer considérablement aussi. Car l'espace domestique est considéré aujourd'hui comme un espace de sécurité".

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