Les enfants de la ministre de la Transition écologique Pannier-Runacher associés d'une société liée à des paradis fiscaux

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les enfants d'Agnès Pannier-Runacher sont associés d'une société française, basée sur des fonds domiciliés en partie dans des paradis fiscaux et non mentionnée sur la déclaration d'intérêts de la ministre de la Transition énergétique, rapporte mardi le média d'investigation Disclose.

Interrogée par Disclose, la ministre renvoie sur l'origine des fonds vers son père, ex-dirigeant de la société pétrolière Perenco, qui a monté la société. Elle relève aussi qu'elle n'a "pas à déclarer cette structure", puisque la loi l'oblige à déclarer ses participations directes et celles de son conjoint, mais pas celles de ses enfants.

Le père de la ministre, Jean-Michel Runacher, a créé en 2016 en France cette société civile, nommée Arjunem, dans le cadre d'une transmission de patrimoine, y apportant pour environ 1,2 million d'euros de parts, selon l'enquête de Disclose. Quatre de ses petits-enfants en sont les associés, dont les enfants d'Agnès Pannier-Runacher qui étaient alors mineurs, et pour lesquels la ministre a signé en tant que représente légale.

Elle a expliqué dans une réponse détaillée qu'ils étaient nus-propriétaires et ne touchaient donc aujourd'hui aucun dividende, Jean-Michel Runacher restant l'usufruitier. Elle a ajouté qu'Arjunem était bien "soumise à la fiscalité française".

Selon Disclose, ce patrimoine provient de fonds spéculatifs, installés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey, et dans lesquels Perenco détenait aussi des investissements. Les produits financiers, eux, sont déposés dans une banque au Luxembourg, a confirmé Mme Pannier-Runacher. "Il ne s'agit pas de mon patrimoine, mais de celui de mes enfants qui, eux-mêmes, n'ont aucun pouvoir de gestion de la société à ce jour", a répondu la ministre à Disclose.

"Le guide de la HATVP ne laisse aucune ambiguïté sur le fait que je n'avais pas à déclarer cette structure", a-t-elle indiqué à l'AFP. Sur l'origine des fonds, Jean-Michel Runacher "a apporté des parts de fonds qui n'ont aucun lien avec Perenco. Il s'agit de placements acquis par le passé dans le cadre de ses placements personnels", a-t-elle dit, renvoyant à son père "pour plus de détails".

"Quelle que soit la forme juridique de ces fonds, le porteur des parts paye la fiscalité de son pays de résidence", a également dit à l'AFP la ministre, qui ne voit pas non plus de conflit d'intérêt entre ses fonctions ministérielles et les anciennes activités de son père. "Je n'ai pas eu à traiter de dossiers en lien avec Perenco", qui "exerce l'essentiel de ses activités hors de France," assure-t-elle. "Ce n'est pas cet article qui doit trancher le sort de la ministre", a relevé lors d'un point presse Loïc Signor, porte-parole du parti présidentiel Renaissance, dont est membre la ministre. "C'est au gouvernement, au président de la République" d'en décider, explique-ton au sein de la formation.

La députée Clémence Guetté (LFI) s'interroge, elle, sur "la probité" pour accélérer sur les énergies renouvelables d'"une ministre dont les intérêts financiers indirects sont visiblement liés à des entreprises pétrolières". Elle juge cette affaire "symptomatique de la façon dont la macronie peut avoir parfois des liens financiers à questionner". "Ministre de la transition énergétique ou des intérêts pétroliers, il faut choisir!", a renchéri sur Twitter la députée Danielle Simonnet (LFI). "Tartuffe", a cinglé le député européen EELV Mounir Satouri.

Commentaires

swift
A priori rien d'illégal à reprocher à cette ministre. On est donc sur registre moral. Registre que connaît bien Danielle Simonet, députée LFI, citée ci-dessus, qui vient de rendre le logement social qu’elle occupait depuis 2003, a-t-on appris ce samedi auprès du président de la Régie immobilière de Paris (RIVP), David Belliard, confirmant une information du Parisien. L’appartement, un 83 m2 avec balcon loué 1.300 euros par mois, propriété de la RIVP, est situé dans le quartier de Saint-Fargeau, dans le 20e arrondissement de la capitale, a confirmé David Belliard. Il avait été attribué en 2003 à Danielle Simonnet, à l’époque conseillère du 20e arrondissement, moins d’un an après sa demande et sans condition de ressources. Danielle Simonnet touche aujourd’hui une indemnité parlementaire de 7.493 euros bruts.
jean-jacques Attia
Puisqu'on est sur un registre moral, Madame ou Monsieur swift, qu'est-ce qui vous paraît inconvenant dans le fait de vivre dans un 83 m² que l'on loue quand même 1300 € par mois, dans le 20ème ? Qu'y-a-t-il d'immoral à rendre ce même logement social comme s'y était engagée la candidate en cas de succès à l'élection ? Pour votre information, la loi n'obligeait même pas Mme Simonnet à restituer ce logement, qui n'est pas un logement HLM classique, mais un logement à loyer libre. Auriez-vous en tête, dans votre souci de moralisation, le fameux appartement de M. Alain Juppé, appartement de 190 m² dans le 6ème arrondissement, loué pour l'équivalent de 2200 € par la ville de Paris ? Il a fallu cette fois la plainte d'un jeune avocat pour l'obliger à restituer ce logement, qu'il occupait depuis cinq ans... N'êtes-vous pas en train de confondre des situations sans aucun rapport ?
APO
sur l'extrait suivant : "" La députée Clémence Guetté (LFI) s'interroge, elle, sur "la probité" pour accélérer sur les énergies renouvelables "" ---> Elle a un peu raison sur ce sujet. Cette même députée devrait regarder le secteur des ENRi dans son ensemble où la probité est de rigueur (surtout pour profiter de myriades de subventions et optimiser les bénéfices sans aucun regard vers la Sécurité du Réseau électrique Français !!! pour cela c'est à EDF de faire...). Les ENRi et les distributeurs indépendants, c'est un "ensemble de Trous Noirs" qui ont bouffé des centaines de milliards aux petits Français moyens (l'ARENH est un scandale inouï vis à vis d'un bien national !!!)

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