Les eurodéputés veulent que certains gazoducs soient éligibles à des financements de l'UE, colère des ONG

  • AFP
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Les eurodéputés ont proposé mardi d'inclure certains projets gaziers dans les futures infrastructures de transport énergétique éligibles à des financements de l'UE, suscitant la colère des ONG.

Le texte entériné à une forte majorité par la commission industrie du Parlement européen doit encore être négocié avec les 27 États membres. Il définit le type de projets de transport d'énergie "d'intérêt commun" (lignes à haute tension, gazoducs, installations de stockage, réseaux intelligents...) qui pourront bénéficier de procédures administratives accélérées et recevoir des fonds de l'UE.

Se disant aussi soucieux de réduire les émissions de gaz à effet de serre que de muscler l'"efficacité" des réseaux énergétiques, les eurodéputés entendent soutenir en priorité les infrastructures pour l'hydrogène (électrolyseurs), le captage et le stockage de carbone, tandis que les projets basés sur le gaz naturel, eux, ne seront plus en principe éligibles aux fonds européens.

Néanmoins, le texte prévoit une "dérogation temporaire" pour continuer de financer plus d'une cinquantaine d'infrastructures gazières présentes sur des listes de "projets d'intérêt commun", via une procédure d'autorisation accélérée.

Les projets sélectionnés "devraient contribuer à s'affranchir des combustibles fossiles solides tels que le charbon, lignite, tourbe et schiste bitumeux", ont fait valoir les parlementaires, dans un communiqué.

Le vote de mardi entérine la position du Parlement européen pour négocier avec les Etats membres la révision du règlement sur les réseaux transeuropéens d'énergie (RTE-E) qui vise à "décarboner et interconnecter" les infrastructures grâce aux fonds européens.

Les gouvernements des Vingt-Sept, de leur côté, s'étaient déjà mis d'accord mi-juin pour exclure le pétrole et le gaz des futures infrastructures de transport énergétique financées par l'UE, tout en autorisant les gazoducs existants à transporter jusqu'en 2029 un mélange d'hydrogène et de gaz.

Des ONG environnementales ont vivement déploré mardi le projet voté en commission parlementaire.

"A un moment où la flambée des cours du gaz devrait être perçue comme un avertissement pour investir dans les renouvelables, ce texte mènerait à une expansion du réseau gazier européen et donc maintiendrait la main-mise du secteur des énergies fossiles sur le continent", a réagi Friends of the Earth.

"Le vote d'aujourd'hui sera un désastre pour le climat s'il colore le texte législatif final", abonde Tara Connolly, de l'ONG Global Witness, appelant les Etats à contrecarrer les eurodéputés en "excluant dès le départ les subventions dérogatoires aux énergies fossiles".

Commentaires

EtDF

Du renouvelable - intermittent - sans centrale thermique.... au gaz (puisque déjà le nucléaire est banni par principe par les ci dessus coléreux) semble tout à fait aléatoire, preuve supplémentaire que les Friends of the Earth, Global Witness et toutes autres ONG aux noms anglo-saxons et primesautiers.... ont comme toujours des raisonnements binaires et incohérents.

BEE

Que les ONG commencent par dévoiler la liste exhaustive de leurs bailleurs de fonds et des montants respectifs payés, ce qui est nécessaire à la détermination des conflits d'intérets et de la légitimité démocratique.
Je ne crois pas raisonnable d'ignorer la légitimité démocratique d'un parlement.
Il ne faut accorder aux ONG qu'un role de lanceur d'alerte potentiellement utile, sans plus.
aucune participation aux débats publics d'un parlement.

Pierre-Ernest

En bonnes navigatrices, les ONG profitent des vents favorables...

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