Les factures d'énergie retardent les investissements dans la décarbonation, selon un sondage d'ABB

  • AFP
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La flambée des prix de l'énergie pèse les investissements dans la décarbonation, selon un sondage publié jeudi par le conglomérat industriel ABB, 58% des entreprises estimant que la hausse de leurs factures va les retarder dans leurs objectifs climatiques.

D'après ce sondage réalisé auprès de 2.300 entreprises, 92% d'entre elles estiment que l'instabilité des prix de l'énergie menace leur rentabilité et leur compétitivité, ce qui les poussent à tailler dans leur dépenses, la priorité étant de payer leurs factures d'énergie.

Les coupes portent notamment sur les dépenses de personnel et dans les investissements technologiques, indique ABB dans un communiqué.

Le groupe helvético-suédois, qui fabrique notamment des robots industriels et des composants électriques a voulu comprendre comment va évoluer la demande face à l'envolée des factures énergétiques qui réduisent la capacité d'investissement des entreprises. Le groupe a donc interrogé aussi bien des PME que des grandes entreprises dans 10 pays entre mi-décembre et début janvier dans les secteurs qu'il fournit, allant du bâtiment aux usines agroalimentaires ou encore aux transports et à la logistique.

Dans le détail, 24% des entreprises interrogées estiment que la pression des prix de l'énergie va retarder leurs objectifs de développement durable et de neutralité carbone de jusqu'à un an, 22% de un à deux ans et 12% de trois à cinq ans.

Selon ce sondage, 36% des entreprises interrogées s'inquiètent de hausses des prix encore potentiellement à venir et 31% des risques de coupures de courant.

"Une interruption même de quelques minutes peut arrêter la production pendant plusieurs jours", a expliqué à l'AFP Morten Wierod, qui dirige les activités d'électrification d'ABB, prenant en exemple les usines de papier ou de caoutchouc.

La production doit être jetée, les machines doivent être entièrement nettoyées, y compris pour les tuyaux qui alimentent les machines qui doivent eux aussi être lavés, ce qui nécessite plusieurs jours avant de pouvoir relancer la production.

Réduire les coûts énergétiques est désormais la plus grande priorité de 61% des entreprises, contre 46% qui classe la réduction des émissions de Co2 au premier rang, M. Wierod soulignant que les deux ne sont pourtant pas incompatibles.

Les entreprises peuvent installer des éoliennes ou des panneaux solaires mais aussi repenser les flux de production pour identifier les plus grandes sources de consommation d'énergie et comprendre comment les réduire.

"Tout ce qui se déplace consomme de l'énergie", souligne M. Wierod. Dans une laiterie, par exemple, les produits doivent refroidis, puis chauffés pour être pasteurisés, puis déplacés sur les machines d'emballage.

Le groupe cite en exemple une modernisation d'une de ses propres usines en Italie qui a permis de réaliser des économies d'énergie de 30%.

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