Les majors TotalEnergies et Shell tirent leur épingle du jeu malgré la baisse du prix du pétrole

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les géants du pétrole TotalEnergies et Shell ont largement tiré leur épingle du jeu au troisième trimestre malgré la baisse des cours du brut, grâce à une amélioration des volumes et des marges qui ont fortement soutenu leurs bénéfices.

Forte croissance

TotalEnergies a vu son bénéfice net bondir de 61% au troisième trimestre, à 3,7 milliards de dollars, grâce à une hausse de la production et une amélioration des marges sur les nouveaux projets de production et le raffinage en Europe.

Le prix du pétrole a pourtant reculé de plus de 10 dollars par baril d'une année sur l'autre, sous l'effet d'une offre trop abondante avec la forte augmentation des quotas de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) depuis le mois d'avril.

Mais le géant français a augmenté les volumes : sa production d'hydrocarbures a augmenté de plus de 4% sur un an. Son PDG Patrick Pouyanné s'est félicité de cette croissance ainsi que de "l'amélioration des résultats de l'aval".

La marge de l'exploration-production a été portée par les nouveaux projets, "plus élevée que la moyenne du portefeuille", indique le groupe qui souligne également avoir "capturé la hausse des marges de raffinage en Europe grâce à un bon niveau d'utilisation de ses actifs", ce qui signifie que les raffineries ont tourné à un bon régime.

Le groupe a dans la foulée confirmé le programme de rachat d'actions "jusqu'à" 1,5 milliard de dollars annoncé fin septembre afin de choyer ses actionnaires. Il a déjà procédé à 2,3 milliards de dollars de rachats d'actions au troisième trimestre.

Actionnaires choyés

Son concurrent britannique Shell a vu son bénéfice progresser de 24% à 5,32 milliards de dollars et a lui aussi annoncé de généreuses distributions à ses actionnaires, d'un montant nettement supérieur au français.

"Malgré une volatilité persistante, nos résultats trimestriels solides nous permettent d'entamer un nouveau programme de rachats d'actions d'un montant de 3,5 milliards de dollars pour les trois prochains mois", a indiqué le directeur général Wael Sawan.

Shell a déjà racheté 3,6 milliards de dollars d'actions au cours du troisième trimestre et versé des dividendes à hauteur de 2,1 milliards de dollars sur la période.

"La production record au large des côtes brésiliennes a permis à Shell de réaliser des bénéfices supérieurs aux prévisions", mais "dans l'ensemble, les inquiétudes concernant la surproduction (...) persistent" explique Keith Bowman, analyste chez interactive investor, pour qui la guerre commerciale américaine réduit en outre "la demande de produits énergivores comme les automobiles".

Mais si le troisième trimestre a été très profitable, le tableau est moins favorable sur les neuf premiers mois de l'année, avec un bénéfice net en recul de 13% à 10 milliards de dollars pour le français, de 10% à 13,7 milliards pour le britannique.

Environnement « incertain »

Pour réagir à la baisse des cours du baril qui a fait reculer leurs profits au premier semestre, Shell a annoncé au printemps l'extension d'un programme de réductions de coûts et, à la rentrée, l'abandon de la construction d'une usine de biocarburants aux Pays-Bas, entamée en 2022, jugeant le projet "pas suffisamment compétitif", au moment où le groupe recentre ses activités sur le pétrole et le gaz pour doper ses bénéfices.

TotalEnergies veut de son côté augmenter sa production d'énergies jusqu'en 2030 tout en réduisant ses investissements, y compris dans les énergies bas carbone, et ses coûts opérationnels face à un environnement "incertain" avec des économies de 7,5 milliards de dollars sur ses investissements et ses coûts opérationnels entre 2026 et 2030.

D'autres ne s'en sortent pas aussi bien. L'espagnol Repsol a publié jeudi un bénéfice en baisse de 34% sur les neuf premiers mois de l'année, à 1,18 milliard d'euros. Il avait déjà vu ses profits chuter au premier semestre, à 603 millions d'euros.

À la Bourse, le titre TotalEnergies était en recul de 2,72% à 52,67 euros à 10H51 GMT, celui de Shell reculait de 0,45% à 2.863 pence.

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