Les Pays-Bas ont de "graves" inquiétudes sur les centrales nucléaires de Belgique

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les Pays-Bas ont de "graves" inquiétudes au sujet des réacteurs nucléaires vieillissants de Belgique, a affirmé mercredi la ministre néerlandaise de l'Environnement Melanie Schultz van Haegen, lors de l'inspection d'une centrale à Doel (nord) avec son homologue belge.

La Belgique, qui a récemment prolongé de dix ans la durée de vie de trois réacteurs ayant atteint la limite d'âge de 40 ans, cherche à apaiser les craintes de ses voisins --Pays-Bas, Luxembourg et Allemagne-- en recevant des membres de leurs gouvernements.

Le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon a reçu lundi le secrétaire d'Etat au Développement durable du Luxembourg, Camille Gira, et il a effectué mercredi une inspection de la centrale de Doel, construite à 10 kilomètres de la frontière néerlandaise, avec Mme Schultz van Haegen. Une invitation similaire a été envoyée au gouvernement allemand, pour une visite de la centrale de Tihange (sud-est de la Belgique).

"Il y a eu des inquiétudes en raison de l'âge de cette centrale et des incidents qui ont eu lieu" récemment lors du redémarrage de certains réacteurs, a déclaré la ministre néerlandaise lors d'une conférence de presse, à l'issue de la visite de la centrale de Doel, située à 20 km à vol d'oiseau d'Anvers.

Mme Schultz van Haegen faisait référence à une série d'incidents en décembre, comme un début d'incendie dans un tableau électrique, une fuite d'eau dans un générateur ou un problème d'alternateur.

L'exploitant Electrabel (groupe français Engie) et le gendarme belge du nucléaire, l'AFCN, ont tous deux rappelé que ces incidents s'étaient produits dans la partie non nucléaire et que les réacteurs avaient été mis automatiquement à l'arrêt. "Les incidents n'ont pas causé de risques pour le site nucléaire. Ce n'est donc pas un incident nucléaire, mais peut-être que demain il y en aura un. Ces inquiétudes sont graves et c'est la raison pour laquelle nous sommes ici, pour être le plus transparents possibles", a expliqué la ministre néerlandaise.

"Ce que les experts me disent me donne la certitude, à l'heure actuelle, que la centrale de Doel est sûre", a-t-elle toutefois ajouté. "La ligne directrice du gouvernement belge est que nous ne cédons pas un millimètre quand il s'agit de sécurité, pas le moindre millimètre", a pour sa part assuré M. Jambon.

Electrabel a également redémarré ces dernières semaines deux réacteurs qui avaient dû être arrêtés pendant plus de 20 mois après la découverte de fissures dans la paroi de leurs cuves en 2012. L'AFCN a finalement jugé que ces fissures ne présentaient pas de risque après avoir fait réaliser des tests poussés et consulté des experts indépendants.

Commentaires

HERVE
Il faut être attentif aux signes de vieillissement... et ceux-ci semblent se multiplier. Lors des stress tests, de nombreuses améliorations avaient été proposées pour Doel 1 & 2 mais, vu que les deux réacteurs allaient bientôt atteindre leur limite d'âge de 40 ans, les autorités responsables ont accepté le statu quo. Peu après, on apprend que Doel 1 & 2 seront prolongées de 10 ans ... et elles sont redémarrées immédiatement, avant que les travaux nécessaires soient entrepris. Peut-être dira-t-on en 2019 qu'ils ne sont plus obligatoires vu l'arrêt programmé pour 2025. Tout le monde doit savoir que Doel 1 & 2 n'ont pas été calculés à l'origine pour résister aux séismes ou aux chutes d'avions. La mise à niveau est impossible. Prolonger de 10 ans, c'est notamment prendre le risque (une chance sur 300) qu'ils ne soient détruits par un tremblement de terre et il faut être conscient des conséquences pour la ville et le port d'Anvers.

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