- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les sénateurs du groupe CRCE à majorité communiste ont défendu sans succès jeudi, face à la flambée des prix, une proposition de résolution pour demander la sortie de l'électricité du secteur marchand et la sortie du marché européen de l'énergie.
Le texte a été repoussé par 180 voix "contre" (les groupes LR et RDPI à majorité Renaissance notamment), contre 153 voix "pour" (outre le CRCE, les groupes PS et écologiste mais aussi centriste). Le groupe CRCE a salué sur Twitter un scrutin "plus serré que prévu".
Fabien Gay (CRCE) a fustigé "le mythe de la libéralisation du secteur de l'énergie (...) qui devait faire baisser les prix" mais n'a pas "protégé les consommateurs, pas plus que les économies européennes".
Il a appelé le gouvernement français à "sortir du marché européen de l'énergie et de ce mécanisme de construction des prix". Pour le sénateur de Seine-Saint-Denis, "l'électricité et plus largement l'énergie, parce qu'elles sont nécessaires et vitales, doivent être sorties du secteur marchand et reconnues comme un bien de l'humanité".
Il a aussi demandé au gouvernement "d'emboîter le pas aux Espagnols et aux Portugais", en obtenant "dès maintenant une dérogation" pour s'affranchir temporairement du marché européen de l'électricité.
"Effectivement, nous ne pouvons pas nous contenter du statu quo actuel", a affirmé pour le groupe centriste François Bonneau. Il a jugé que "sortir temporairement du marché électrique européen est une piste pertinente qu'il ne faut pas exclure".
Mais "n'accusons pas le libéralisme de tous les maux", a-t-il ajouté. "Nous ne prônons pas la fin de l'intégration européenne, mais sommes favorables à un assouplissement des règles", a-t-il indiqué.
Pour le sénateur LR Stéphane Piednoir, le texte communiste "rate sa cible", notamment en raison d'un "biais idéologique très fort".
Le marché unique de l'énergie est "en plein accord avec les principes fondamentaux de la construction européenne", a-t-il déclaré. Mais "c'est ailleurs que le bât blesse, marché unique ne signifie pas tarification unique".
Selon lui, "il faut en finir avec cette tarification absurde qui piétine toute politique nationale". "Nous ne souhaitons pas sortir du marché européen de l'électricité", a réaffirmé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Elle a rappelé que la France portait au niveau européen une "position forte (...) d'une refonte équilibrée du marché européen de l'électricité".