Terres rares : l'UE veut « muscler son jeu » et réduire sa dépendance à la Chine

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Parlement européen

L'Union européenne doit dévoiler mercredi de nouvelles mesures pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine concernant les terres rares et autres matières premières critiques, au cœur de tensions géopolitiques grandissantes.

Plan « ReSourceEU »

Néodyme, terbium, yttrium... Les terres rares sont des éléments métalliques devenus essentiels pour des pans entiers de l'économie, en particulier l'industrie automobile, les énergies renouvelables, le numérique ou la défense. Ils servent à la fabrication d'aimants puissants, de catalyseurs ou de composants électroniques.

La Chine, qui concentre la majorité des réserves mondiales de terres rares, domine non seulement l'extraction des minerais, mais a développé en plus un quasi-monopole sur le raffinage. Elle exerce une mainmise similaire sur certains métaux stratégiques, comme le gallium utilisé dans les semi-conducteurs.

L'Europe s'était dotée il y a deux ans d'une loi qui visait à sécuriser ses approvisionnements en matières premières "critiques". Mais elle doit "muscler son jeu", a résumé ce mois-ci le vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné, qui présentera mercredi un plan baptisé "ReSourceEU" pour répondre à une situation internationale dégradée.

L'UE se retrouve en effet prise en étau entre la Chine, qui a multiplié cette année les mesures de restriction à ses exportations de terres rares, et les États-Unis de Donald Trump, qui négocient des accords bilatéraux tous azimuts pour sécuriser leurs propres approvisionnements.

Selon une étude publiée lundi par la Chambre de commerce de l'UE en Chine, 60% de ses membres disent s'attendre à des perturbations de leurs chaînes d'approvisionnement à cause des restrictions décidées par le gouvernement, et 13% redoutent de devoir interrompre ou ralentir leur production.

« Une arme économique »

Malgré la suspension en novembre d'une partie de ses restrictions, Pékin continue d'exiger des entreprises européennes "des renseignements relevant souvent, et c'est inquiétant, de secrets industriels", des "exigences qui s'apparentent aussi à du racket", a pointé également M. Séjourné.

"Nous ne devons plus attendre pour agir", estime Florian Anderhuber, directeur général adjoint de l'organisation professionnelle Euromines, qui défend les intérêts de l'industrie minière européenne. Ces dernières années, "ce sujet est devenu une arme économique, avec des restrictions de plus en plus rapprochées dans le temps", dit-il dans un entretien à l'AFP.

L'une des mesures phares de ReSourceEU sera la création d'un "centre européen des matières premières critiques", qui pourra faire des achats groupés et stocker des minerais, en s'inspirant notamment du JOGMEC, organisme créé il y a deux décennies au Japon.

Le plan devrait aussi inclure des mesures supplémentaires pour favoriser la production sur le sol européen et encourager le recyclage des matières premières.

Changement de doctrine

De son côté, Euromines appelle à accélérer les autorisations de nouvelles mines et fonderies, et limiter les recours contre ces mêmes projets. L'organisation demande aussi des garanties de financement, et des mécanismes pour aider à compenser les écarts de prix entre la Chine et l'Europe, qui constituent un énorme frein pour les producteurs du Vieux Continent.

Parallèlement, le Commissaire européen en charge du Commerce, Maros Sefcovic, doit dévoiler mercredi la nouvelle doctrine de l'UE en matière de "sécurité économique", avec là aussi des mesures pour galvaniser l'autonomie de l'Europe.

La doctrine existante, qui était la première du genre, est pourtant toute récente: elle date là aussi de 2023 et visait à l'époque à tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, deux crises qui ont illustré l'extrême fragilité des chaînes d'approvisionnement européennes.

Or, les tensions géopolitiques et commerciales, comme le bras de fer sur les droits de douane avec les États-Unis de Donald Trump, ont poussé Bruxelles à remettre l'ouvrage sur le métier.

La nouvelle doctrine ne vise pas à développer l'arsenal commercial européen, mais à réévaluer les risques et à mettre à jour le manuel d'utilisation des principaux outils déjà à la disposition de Bruxelles: contrôle des investissements directs étrangers, restrictions à l'exportation de certains biens, diversification des pays fournisseurs…

Commentaires

Freudon Saké
Interdire les batteries sodium, les moteurs avec aimants, l'éolien, les objets connectés, l'électronique dans l'électroménagers, récupérer les métaux des déchets et exploiter le gisement géant de Suède. Cesser au plus vite d'enrichir la Chine pour enrichir les européens, qui consommeront des produits européens, nul besoin d'exporter en Chine !
Rochain Serge
Un chapelet d'âneries sans limite .... et vouloir interdire l'emploi du sodium, la 6 em élément le plus abondant de la planète sur la petite centaine d'élements différents qu'elle contient, signe l'ignorance de ce monsieur qui veut donner des leçons!
Freudon Saké
error, interdire le lithium.

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