Loi d'accélération des énergies renouvelables : les supermarchés veulent être aidés pour pouvoir s'adapter

  • AFP
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La grande distribution s'inquiète des conséquences économiques ainsi que des modalités d'application de la loi d'accélération des énergies renouvelables, adoptée définitivement mardi après un ultime vote du Sénat, et réclame des mesures d'aide, dans un communiqué de la fédération Perifem.

Rassemblant l'ensemble des acteurs de la distribution (comme Carrefour, Decathlon, E. Leclerc, Intermarché, Ikea, Metro ou Picard) pour agir sur les sujets énergétiques ou environnementaux, Perifem alerte sur les "conséquences économiques lourdes" de la loi ENR, qui a pour objectif de faire rattraper à la France son grand retard sur les énergies renouvelables. Mais la fédération n'en conteste pas le fond.

Dans le détail, elle note que "l'installation d'ombrières photovoltaïques" pourrait concerner "l'intégralité des places de stationnement pour les parkings de plus de 1 500 mètres carrés", contre 2 500 prévus dans le texte avant le débat parlementaire. Ce qui a pour conséquence d'élargir le dispositif à 21 000 magasins concernés par l'obligation.

"Les obligations sur les sites neufs sont aussi devenues plus exigeantes avec une obligation de couvrir 50% de la toiture en panneaux photovoltaïques d'ici 2027 (contre 30% précédemment), et ce de façon rétroactive pour l'ensemble des toitures existantes", dit encore Perifem.

Selon les professionnels, ces mesures coûteront au secteur 2 milliards d'euros chaque année, un montant qui, pour les plus petits, pourrait être rédhibitoire. Perifem demande donc "des mesures d'incitation", comme l'aide à l'emprunt, "un dispositif de suramortissement" ou encore "le recours à des certificats d'économie d'énergie".

En outre, l'énergie produite par les panneaux photovoltaïques sur certains parkings de supermarchés "excédera les besoins propres des sites", la production dépassant parfois "le seuil d'obligation d'achat", au-delà duquel "les conditions de vente des surplus d'énergie produites ne sont pas claires et difficiles à mettre en œuvre".

Dernier point, la "mise en œuvre difficile de certains aspects de la loi" selon Perifem, qui évoque "des contraintes techniques s'appliquant aux parkings ou aux toitures" qui ne sont pas prises en compte. La fédération rappelle aussi que l'obligation de couverture des parkings doit "cohabiter avec les obligations de diversité et de végétalisation des parkings, mais aussi d'infiltration de l'eau dans les sols".

La loi ENR entend répondre à l'objectif fixé par le président Emmanuel Macron pour 2050 de multiplier par dix la capacité de production d'énergie solaire pour dépasser les 100 GW et de déployer 50 parcs éoliens en mer pour atteindre 40 GW.

Commentaires

Brigitte Bertin

Tout cela n'est qu'idéologie. Le PV est très bien sur les toitures mais pas au sol. Or, les ombrières sur les parking c'est au sol....alors certains dirons en coeur "oui mais le sol est déjà artificialisé avec le bitume!!" Bien sur mais ce n'est pas une raison. Avant, sur les parkings, on plantait des arbres, au bord des routes aussi d'ailleurs, ce qui n'est plus le cas. C'était pas si pal, ça faisait de l'ombre et en plus, avec la photosynthèse ça participait au puits de carbone. Mais voilà, l'arbre est passé de mode. C'est trop simple, pas assez cher et technologique un arbre..les PV, c'est mieux. Pourtant leur bilan carbone n'est pas terrible, comparé à celui de l'arbre. Et puis, l'arbre est bon marché. là n'est pas son moindre défaut. Les PV sont beaucoup plus chers, importés de Chine...D'ailleurs les supermarchés, pauvres parmi les pauvres, demandent de l'aide à l'état pour les financer.
Autre temps, autres moeurs...l'arbre se meurt et les écolos regardent ailleurs, se mirent dans les PV pour savoir si leur image est bonne....

Houyo

Détrompez moi le cas échéant mais je parie que :
- vous n'êtes pas énergéticienne
- vous n'y connaissez rien en PV
- vous n'avez pas lu le projet de loi
Bien à vous,

Brigitte Bertin

Désolée, je suis biologiste et citoyenne, ce qui en démocratie me permet de donner un avis sur la question.
D'après mes sources, le potentiel d'énergie PV sur toiture (1500 km2) est estimé à 100 TWh/an. Les parkings de supermarchés doivent représenter une centaine de km2, donc il vaut mieux commencer par les toitures, non?
je ne suis pas favorable aux ombrières PV sur les parkings, ni à l'agri-voltaïsme. j'aime la nature et je le fais savoir !
Je ne suis pas non plus favorable aux voitures électriques et je le dis, qui vont être responsables d'un accroissement très important des besoins en électricité. De mon point de vue, les biocarburants pourraient se substituer avantageusement au pétrole, en utilisant les 2/3 des cultures réservées à l'alimentation animale, l'élevage intensif étant par ailleurs grand producteur de GES.

Houyo

Ne soyez pas désolée madame, biologiste est un très beau métier. Ca ne vous dédouane pas pour autant lorsque vous dites des bêtises.

Alors rapidement et sans exhaustivité :
-Tout cela n'est qu'idéologie : citez moi une étude (sérieuse) de transition énergétique décarbonée qui ne s'appuie pas sur les ENR. Exemple d'actualité, dans la même newsletter, le quatrième article avant celui-ci : "Electricité : les énergies renouvelables couvriront une large part de la croissance de la demande, selon l'AIE". Si vous cherchez l'idéologie, elle est dans le camp d'en face.
- Le PV est très bien sur les toitures mais pas au sol : oui c'est très bien sur toiture, c'est aussi 2 à 3 fois plus cher. D'ailleurs le projet de loi prévoit AUSSI l'obligation d'installation de PV sur toiture dans le tertiaire (neuf et rénovation lourde) OU la végétalisation de la toiture. Vous le sauriez si vous vous étiez correctement informée.
- Or, les ombrières sur les parking c'est au sol : non, c'est sur... ombrières. Le PV au sol c'est autre chose.
- Mais voilà, l'arbre est passé de mode : alors là pas du tout, le végétal revient au contraire en force (et c'est très bien). C'est ce qu'on appelle les NBS. D'ailleurs le projet de loi permet AUSSI la végétalisation des parkings à la place de l'installation d'ombrières PV. Vous le sauriez si vous vous étiez correctement informée.
- Pourtant leur bilan carbone n'est pas terrible, comparé à celui de l'arbre : le bilan carbone du PV est excellent et c'est l'une de rares technologies qui l'améliore. Faut également que vous m'expliquiez la pertinence de votre comparaison. Un hérisson ça a un bien meilleur bilan carbone qu'une boite aux lettres : que peut-on en déduire ?
- Et puis, l'arbre est bon marché : l'arbre peut-être, la végétalisation/désimperméabilisation c'est cher. Exemple (et j'ai pas pris le plus cher) : végétalisation de la cours de l'École maternelle Maurice d’Ocagne paris 14e, 1800 m² au total, 622 m² perméables, 287 m² plantés --> 200 000€ Pour le même prix en 2022 vous avez 750 m² d'ombrières PV pour 150 kWc

Je pourrais faire à peu près la même chose avec votre second commentaire.
Se sentir citoyenne et avoir des opinions c'est très bien, je souhaiterais qu'il y ait plus de personnes comme vous. Affirmer des bêtises et propager des contrevérités en place publique n'a en revanche rien d'honorable.

Brigitte Bertin

J'ai lu la loi climat cher monsieur et je la trouve d'ailleurs insuffisante. De mon point de vue toute construction neuve (résidentiel ou tertiaire), devrait avoir du solaire sur le toit (PV ou thermique). Pas d'accord du PC si pas de pan ensoleillé pour solaire.
Qui vous dit que je suis contre les EnR? bien au contraire! mais pas forcément les électriques.
Pour moi la parole de l'AIE n'est pas l'évangile! Bien que je compare l'ONU à un Vatican laïc.
Le PV sur toiture, le solaire thermique, la biomasse, l'hydraulique, les biocarburants, OUI.
L' éolien industriel et le PV au sol, oui mais de façon limitée.
Donc oui j'ai une parole dissidente que vous trouvez idiote. Ah Ah c'est classique. Caricaturer mes propos ne l'est pas moins.
Comparer l'empreinte carbone des ombrières PV et des arbres n'est pas aberrant. Même fonction: ombrager et décarboner. L' arbre est un puits de carbone alors que le PV (fabriqué hors de France) émet du carbone au cours de son cycle de vie.
C'est moi effectivement qui dit que les ombrières sont équivalentes au PV au sol car elles prennent la place des arbres.
Les toitures végétalisées, oui bof... Pourquoi faire simple quand on peut faire cher et compliqué....hein?

Il faut regarder quels sont les besoins et comment les satisfaire sans en créer d'autres, qui ne pourront être satisfaits que par l'électricité. A qui ça profite?
Ne pas oublier que l'on veut décarboner en remplaçant les énergies fossiles (gaz, pétrole), que la France ne produit pas.
Or, les 3 gros consommateurs de gaz et pétrole sont le résidentiel-tertiaire (chauffage), l'industrie et les transports. On décarbone très bien le chauffage avec le EnR thermiques ( bois, biogaz, déchets, solaire thermique) et les PAC (aéro et géothermie). Tiens, le gouvernement redécouvre la géothermie...
Pour les transports, les biocarburants, le biogaz pour la route et l'électricité pour le rail ...et les 2 roues. Ne pas oublier les muscles pour les petits trajets (marche, vélo).
Ne pas oublier non plus que les centrales PV ou éoliennes ont besoin du gaz. Ne vaut-il pas mieux privilégier l'auto-consommation?
Oui j'assume mon opinion: la transition électrique, c'est un choix politique et idéologique.

Brigitte Bertin

Dans ma petite ville du Médoc (Hourtin), Carrefour a posé deux ombrières (avec l'aide de la mairie, du département, de la région??) alors que leur immense surface de toiture est vide de PV. Non sens!

jean-jacques Attia

Non sens pour un esprit cartésien, respectueux de la nature et des humains.
Mais c'est une façon de gagner de l'argent au détriment des citoyens. Ce qui n'a évidemment pas échappé aux actionnaires des supermarchés.

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