Londres forcé de se pencher à nouveau sur un projet d'interconnexion électrique contesté

  • AFP
  • parue le

La justice britannique s'est opposée au rejet l'an dernier par Londres d'un projet contesté d'interconnexion électrique transmanche à 1,2 milliard de livres reliant la France et la Grande-Bretagne.

En janvier de l'an dernier, le ministre des Entreprises et de l'Energie d'alors, Kwasi Kwarteng, avait rejeté le projet d'interconnexion qui devait relier la Normandie à la ville de Portsmouth, de l'autre côté de la Manche, estimant que les dommages dépassaient les bénéfices escomptés.

La gouvernement citait notamment les dégâts que les travaux pourraient causer à des monuments protégés, l'impact négatif sur le tourisme ou encore le retard qu'il pourrait causer à des travaux de protection d'une zone exposée à la montée des eaux.

Dans sa décision rendue mardi, la juge de la Haute Cour britannique Nathalie Lieven estime que M. Kwarteng, "a commis une erreur de droit", selon l'agence PA, qui ajoute que le projet est à présent renvoyé au ministère de l'Energie (BEIS) pour y être de nouveau examiné.

Le projet suscitait l'opposition de responsables politiques locaux et était en outre controversé, selon la presse britannique, en raison d'importantes donations au parti conservateur, au pouvoir, des dirigeants de l'entreprise ayant par ailleurs des origines en Russie et en Ukraine.

L'entreprise britannique Aquind, qui porte le projet, avait réagi à ces accusations fin 2021, réfutant tout acte répréhensible, et avait dénoncé "une attitude xénophobe envers des personnes d'origine post-soviétique".

Le projet d'interconnexion Aquind prévoit une ligne sous-marine d'une capacité de 2 000 mégawatts (MW) reliant les réseaux électriques de la France et de la Grande-Bretagne.

Le réseau électrique britannique est déjà connecté au continent via plusieurs liaisons, dont deux avec la France et, depuis fin 2021, une avec la Norvège. D'autres projets existent, notamment celui d'un câble électrique géant entre le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Penny Mordaunt, parlementaire conservatrice, a promis sur Twitter de continuer à lutter contre le projet.

Ajouter un commentaire