Le Brésil veut acheter « tout ce qu'il pourra » de diesel à la Russie, malgré l'invasion de l'Ukraine

  • AFP
  • parue le

Le Brésil compte acheter autant de diesel qu'il pourra à la Russie malgré son invasion de l'Ukraine et les sanctions qui pèsent sur Moscou, a déclaré mardi à l'ONU le chef de la diplomatie brésilienne, Carlos Alberto Franco França. Cette déclaration survient après une annonce du président brésilien Jair Bolsonaro selon laquelle un accord est "presque" sur le point d'aboutir à ce sujet avec la Russie.

"Nous devons être sûrs d'avoir suffisamment de diesel pour l'agro-industrie et pour les chauffeurs brésiliens", a expliqué le ministre à des journalistes en marge d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU présidée par le Brésil.

La Russie est sous sanctions de l'Union européenne et des États-Unis depuis son invasion de l'Ukraine le 24 février, mais plusieurs pays dans le monde ont choisi de ne pas les appliquer, enfonçant un coin dans l'unité internationale voulue par Washington pour isoler Moscou et condamner la guerre.

Le Brésil est "un partenaire stratégique" de la Russie, un pays dont elle est fortement dépendante pour les engrais, a rappelé le ministre. Face au problème, non pas tant de la disponibilité du pétrole que du manque de raffinage, qui a réduit les réserves dans le monde, le Brésil "recherche la sécurité" en termes d'approvisionnement et "la Russie fait partie" de ces fournisseurs sûrs, a ajouté le chef de la diplomatie brésilienne.

Face à l'escalade des prix du carburant et à l'approche de la présidentielle d'octobre, Jair Bolsonaro - proche de Vladimir Poutine - a annoncé lundi qu'il était sur le point de conclure un accord pour acheter du diesel à la Russie, malgré les sanctions internationales. Lors d'une conversation téléphonique avec son homologue russe le 26 juin, le président brésilien avait déjà obtenu de la Russie un engagement à garantir un approvisionnement "ininterrompu" en engrais, vital pour la puissante agro-industrie brésilienne.

Puissance agricole mondiale, le Brésil importe plus de 80% des engrais qu'il utilise, et plus de 20% d'entre eux proviennent de la Russie, son principal fournisseur.

Ajouter un commentaire