Métaux: Rio Tinto aimerait "plus de clarté" en Europe

  • AFP
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Le géant minier anglo-australien Rio Tinto aimerait "plus de clarté" de l'Union Européenne sur ses objectifs de production, d'importation et de recyclage des métaux et minerais jugés critiques pour la souveraineté industrielle et la transition énergétique du Vieux continent.

"Ce dont nous avons besoin est de plus de clarté" sur la liste européenne des matériaux critiques, "et de flexibilité dans les objectifs" de production, d'importation, et de recyclage, a déclaré à l'AFP Colin Mackey, directeur général Europe du numéro deux minier mondial, lors d'un entretien téléphonique.

Face aux besoins massifs de nickel, lithium et cobalt par exemple pour les batteries des voitures électriques appelées à remplacer les véhicules thermiques en 2035 en Europe, la Commission a proposé en mars une nouvelle stratégie pour réduire la dépendance du Vieux continent au pétrole et au charbon émetteurs de CO2 nocif pour la planète tout en soutenant une réindustrialisation propre.

La Commission a ainsi revu à la hausse la liste des métaux et minéraux jugés "critiques" pour sa souveraineté à 34 éléments (dont la bauxite-aluminium, le lithium, le cuivre et le nickel, NDR), contre une quinzaine en 2011 lorsque la liste avait été établie pour la première fois.

Ce "Raw Materials Act" doit encore être débattu et voté par le Parlement européen et le Conseil avant d'entrer en vigueur. Selon ce texte, 10% des matières premières critiques devront être extraites au sein de l'UE d'ici 2030, 15% devront avoir été recyclées et 40% avoir été transformées dans l'UE.

Et Bruxelles incite à la diversification des approvisionnements en souhaitant que l'UE "ne dépende pas d'un tiers unique" pour plus de 65% de ses importations d'ici 2030.

Ce Raw Materials Act constitue "un cadre de travail utile" estime M. Mackey, "mais c'est le même objectif et la même approche pour chacun" des éléments, regrette-t-il. Or, "chacun de ces éléments a une demande et une disponibilité différente": "Le cuivre est très différent du lithium" relève-t-il.

Selon ce responsable, un temps basé en Serbie, où Rio Tinto comptait exploiter un des plus gros gisements de lithium en Europe, les industriels ont besoin de plus d'informations avant de décider d'investissements lourds.

Il espère qu'industriels et gouvernements travaillent ensemble pour développer un discours commun afin d'améliorer "l'acceptabilité" sociétale de nouveaux projets miniers en Europe. "Les gens n'associent pas vraiment une augmentation de l'exploitation minière à la transition verte et numérique" note-t-il.

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