- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador s'est défendu mercredi de mener une "persécution politique" contre des figures liées à l'ancien gouvernement, alors que les autorités judiciaires sont passées à l'offensive dans un dossier de corruption touchant Pemex.
Mardi, le directeur de l'entreprise sidérurgique Altos Hornos de Mexico, Alonso Encira, a été interpellé, à la demande d'Interpol, sur l'île de Palma de Majorque en Espagne alors qu'il s'apprêtait à quitter ce pays. Les autorités judiciaires ont confirmé mercredi qu'un mandat d'arrêt avait été parallèlement émis à l'encontre de l'ancien directeur de Pemex, Emilio Lozoya, pour corruption.
"Il n'y a pas de persécution politique en la matière. Il s'agit de cas de crimes supposés qui doivent faire l'objet d'une enquête" a expliqué Lopez Obrador lors de sa conférence de presse matinale. "La vengeance n'est pas mon fort" a-t-il ajouté, précisant qu'il ne connaissait aucun des deux hommes mis en accusation dans cette affaire de corruption supposée.
Le président "anti-système", qui a pris ses fonctions en décembre dernier, a notamment été élu sur l'engagement de lutter contre la corruption "du haut vers le bas".
MM. Lozoya et Ancira sont accusés d'avoir orchestré la vente d'une ancienne usine de fertilisant de Altos Hornos, l'un des principaux groupes sidérurgiques du pays, pour un montant surévalué de 475 millions de dollars. Altos Hornos a rejeté les accusations et estimé que le prix de vente de cette usine était correct. M. Ancira a été interpellé par la police espagnole à l'aéroport de Palma de Majorque alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour le Canada. Il était visé par une demande d'interpellation d'Interpol pour corruption, fraude et crime organisé, selon la police espagnole.
M. Lozoya a dirigé Pemex, la plus grande compagnie mexicaine, entre 2012 et 2016, sous le gouvernement de Enrique Pena Nieto. Avant cette date, il était l'un des conseillers en charge de la campagne de Pena Nieto pour l'élection présidentielle de 2012. Il est accusé, dans un autre dossier, d'avoir touché des pots-de-vin dans le scandale Odebrecht, le géant brésilien du BTP, qui auraient servi à financer la campagne de M. Pena Nieto.