Mozambique: attaque jihadiste sur un avant-poste de l'armée, des morts (sources militaires)

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les insurgés jihadistes du Cabo Delgado dans le nord du Mozambique ont pris d'assaut mardi un avant-poste de l'armée près de Macomia dans une nouvelle attaque meurtrière ce mois-ci, ont indiqué mercredi à l'AFP des sources militaires locales confirmant partiellement une revendication de l'organisation Etat Islamique.

Une série d'attaques frappe cette région du pays d'Afrique australe depuis le début de mai alors qu'une annonce de reprise du projet gazier géant de TotalEnergies à Afungi est attendue, après des déclarations allant dans ce sens.

"Il y a eu des combats violents, des morts des deux côtés, dont plus de dix parmi les insurgés", a déclaré à l'AFP un officier de l'armée mozambicaine sous couvert d'anonymat.

L'organisation Etat Islamique, via son canal de propagande officiel, a revendiqué mercredi matin un assaut la veille sur une base dans le district de Macomia ayant tué dix soldats des force gouvernementales.

Il s'agit d'un avant-poste entre les villes de Chai et Macomia, situé près de la route N380 qui relie la capitale de la province, Pemba, à la zone du projet gazier, ont indiqué ces sources militaires.

"Cette base est une position militaire avec un nombre important de soldats, ils ont eu l'audace de l'attaquer", a commenté le même officier.

En début de mois, les insurgés avaient déjà revendiqué une attaque ayant tué onze soldats des forces de sécurité, toujours dans le Cabo Delgado. D'après un expert en sécurité, contacté par l'AFP, le bilan définitif est de 17 morts.

Toujours en mai, deux rangers sont morts lors d'un raid sur une réserve animalière et trois soldats rwandais, déployés en appui, ont été tués dans une embuscade. Une étonnante tentative d'assaut naval sans conséquence contre un navire océanographique russe a aussi été rapporté par les médias locaux.

Le projet d'extraction de gaz naturel liquéfié à Afungi est à l'arrêt depuis l'attaque sanglante de Palma en mars 2021.

Elle a laissé le bilan colossal de 1.402 civils tués ou disparus, selon le journaliste indépendant Alexander Perry. L'Acled a dénombré 801 morts, civils et combattants compris.

Cependant le prêt de 4,7 milliards de dollars consenti mi-mars par l'agence américaine de crédit à l'exportation pour le projet Afungi augure d'une reprise prochaine.

D'autant que le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a jugé vendredi que la situation s'était "fortement améliorée". "Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des incidents sporadiques", convenait-il toutefois.

Plus de 6.000 personnes sont mortes le début de l'insurrection en 2017, d'après l'ONG Acled qui collecte des données sur les zones de conflit.

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