Naval Group cesse ses activités dans les énergies marines renouvelables

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Naval Group met fin à sa diversification dans le secteur des énergies marines renouvelables en s'apprêtant à cesser les activités de sa filiale Naval Energies, a annoncé vendredi le spécialiste français du naval de défense.

"Naval Group engage un processus visant à la cessation des activités de Naval Energies incluant la recherche d'un repreneur pour tout ou partie des activités", affirme dans un communiqué l'entreprise, qui fait part d'une "décision difficile mais responsable". "Ce qui a été développé dans la société peut intéresser d'autres entreprises. Il faut laisser un peu de temps" pour permettre à un repreneur éventuel de se manifester, espère-t-on chez Naval Group.

Faute de cela, Naval Energies sera fermé dans les prochains mois et ses 100 salariés implantés à Paris, Nantes et Brest, se verront proposer "des solutions au sein de Naval Group".

L'entreprise met en avant le "besoin de se concentrer sur son cœur de métier au moment où de nombreux programmes structurants nécessitent toutes ses ressources", aux premiers rangs desquels la fourniture de 12 sous-marins à l'Australie et les programmes de sous-marins, de frégates et du futur porte-avions en France. La décision, prise à l'issue d'une revue stratégique, a été présentée vendredi matin aux partenaires sociaux lors d'un comité social et économique.

L'entreprise, qui s'appelait alors DCNS, s'était lancée à partir de 2008 dans les énergies marines renouvelables et entendait développer trois technologies : l'hydrolien, l'éolien flottant, pour lequel elle fabrique des systèmes de flottaison, et l'énergie thermique des mers (exploitation des différences de température entre les eaux profondes et la surface pour produire de l'électricité).

Elle avait regroupé ces activités au sein de la filiale DCNS Energies (devenue Naval Energies) en janvier 2017, dotée de 100 millions d'euros de fonds propres, et dans laquelle elle détenait 60% des parts, Bpifrance 34%, le groupe français d'ingénierie Technip et BNP Paribas Développement les 6% restants.

Mais depuis, Naval Energies, qui visait un revenu d'au moins un milliard d'euros d'ici 10 ans, n'a généré "aucun chiffre d'affaires, que des investissements", confie-t-on chez Naval Group où l'on met en avant l'immaturité du marché des énergies marines renouvelables. Le groupe était devenu l'actionnaire unique de sa filiale en fin d'année dernière.

En juillet 2018, Naval Energies avait déjà mis fin à ses investissements dans les hydroliennes, faute de soutien public à ces technologies dont le coût était jugé trop élevé.

Commentaires

Larderet
Les énergies marines telles que les hydroliennes et l’énergie thermique des mers souffrent hélas de l’extrême dilution de cette forme d’énergie en dépit des quantités colossales qu’elles représentent dans l’immensité océanique. À terre, les énergies solaires et éoliennes ne sont guère mieux pourvues et n’existent que grâce aux subventions inconsidérées que des gouvernements leur octroient sans compter.
Denis GOURGOUILLON
Donc malgré les discours dithyrambiques sur ces énergies marines en plus de 10 ans pas un seul revenu . Que de l'argent dépensé inutilement!! Quand on aime on ne compte pas mais quand même Qu'en disent les responsables écolo qui vantaient ces projets?
Gildas
Avec une telle mise en avant de la R&D de Naval Group, on se demande comment elle va valoriser cela auprès d'un hypothétique acheteur. était-ce trop tôt ? pas crédible ?
Furfari
Seul l'état peur investir dans ce gouffre. Il ne suffit pas d'avoir de l'énergie, il faut encore avoir de la puissance et en l'occurence avoir des matériaux qui résistent. C'est un leurre depuis longtemps. Les gens oublient que l'on cherche de solutions depuis 1974 et que l'on a déjà tout essayé, sérieusement, et avec des subsides conséquents et des gens sérieux. Si cela marchait on le saurait depuis longtemps. L'hydrogène va finir avec le même fiasco.
Alexandros
On voudrait en savoir un peu plus, Messieurs les Ingénieurs de Naval Group. Au tableau SVP, merci.
Furfari
Seul l'état peur investir dans ce gouffre. Il ne suffit pas d'avoir de l'énergie, il faut encore avoir de la puissance et en l'occurence avoir des matériaux qui résistent. C'est un leurre depuis longtemps. Les gens oublient que l'on cherche de solutions depuis 1974 et que l'on a déjà tout essayé, sérieusement, et avec des subsides conséquents et des gens sérieux. Si cela marchait on le saurait depuis longtemps. L'hydrogène va finir avec le même fiasco.
Gouverneur
Désolé Messieurs, je crois pour ma part que la sagesse serait de poursuivre les études et recherches et que le succès s'inscrit dans la durée, surtout en matière d'énergie. Voila plus de deux siècles que Becquerel (Edmong le père) a décrit l'effet photovoltaïque et on arrive aujourd'hui. à des performances exceptionnelles, n'en déplaise à Larderet. Un siècle et demi pour la première éolienne électrique aux pales de bois et du MWh à moins de 45 euros pour le parc offshore de Dunkerque. Et pour l'hydrogène , c'est Lavoisier mais on l'a guillotiné. On devra encore attendre un peu mais je pense que Furfari se trompe. Que s'est il passé : Cela vous a peut être échappé, mais nous avons vécu une parenthèse pétrole de quasi 2 siècles (1850-2050) avec une énergie scandaleusement bon marché (en oubliant bien sur les externalités, ce qu'on a fait allègrement jusqu'il y a peu), tous les crédits, toutes les recherches ont été mis en berne.Les anciens de l'Ifremer se souviennent avoir travaillé hélas peu de temps sur l'énergie thermique des mers au début des années 70 (au fait là c'était d'Arsonval). La crise pétrolière est arrivée mais on a repris un truc assez vieux (de Becquerel le fils cette fois) derrière les militaires et on a nucléarisé le pays dans des proportions énormes d'ou l'exception française. Il ne vous a pas échappé que cet immense succès d'origine a mis peu à peu toute la filière nucléaire en difficulté, j'ai presque envie d'ironiser en parlant des travaux d'Hercule..... Dans quelques années vous serez dans le camp de ceux qui pesteront contre les technologies importées, sans être gênés par votre responsabilité. Pour ma part, je vois parfaitement l'hydrolien en fluvial, le houlomoteur et le marémoteur (tout deux assez voire hautement prévisibles) comme grand contributeur au mix, et l'OTEC pour la clim et la désalinisation. Pourquoi pas avec une base nucléaire en attendant la montée du reste car l'histoire de l'humanité nous apprend que le soleil, l'air et l'eau sont historiquement les meilleurs contributeurs. Un peu de patience, je me trompe peut être mais si les EMR bénéficiaient des milliards du nucléaire (ITER, ASTRID et autres), ça avancerait bien plus vite. Pas grave, on achètera des systèmes danois, écossais, finlandais ou américains et une fois de plus la France aura été le berceau de technologies développées et industrialisées à l'étranger. Mais de grâce pas de mensonges sur l'éolien et le photovoltaïque qui vivent désormais sans subventions presque partout. En matière d'énergie aucune filière ne décolle sans un accompagnement. Les EMR suivront le même chemin mais c'est aux Etats Unis qu'on sait aligner les pertes pendant plusieurs années et monter en grâce ensuite. pas chez vous apparemment ... C'est désolant !

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