Nexans veut passer à la vitesse supérieure avec un nouveau plan stratégique de 5 ans

  • AFP
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Après un programme de trois ans centré sur le retour à la profitabilité, le fabricant de câbles Nexans enchaîne avec un plan stratégique de cinq ans qui doit lui permettre de développer ses ventes et d'améliorer encore sa rentabilité.

Nexans vise une croissance organique de ses ventes de 25% à l'horizon 2022 pour atteindre 6 milliards d'euros, soit une croissance annuelle moyenne de 5%. Le groupe cible aussi une progression de 50% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) à 600 millions d'euros, a-t-il annoncé mercredi.

Le retour sur capitaux engagés devrait dépasser 15% en 2022 contre 11 à 12% estimé cette année, soit une amélioration d'environ 0,8 point par an.

"Nous avons retrouvé un niveau de profitabilité qui n'est pas encore optimal, qu'on peut encore améliorer, mais qui nous permet de regarder l'avenir maintenant de façon optimiste pour Nexans", a déclaré le directeur général Arnaud Poupart-Lafarge, en présentant le nouveau plan aux analystes et à la presse.

La période 2015-2017 n'a pourtant pas été spécialement favorable, a-t-il rappelé, avec la chute des investissements dans le secteur pétrolier et gazier, et la crise en Amérique latine. Deux éléments négatifs qui sont en voie d'amélioration.

Baptisé "Paced for growth" (En marche pour la croissance), le plan 2018-2022 veut s'appuyer sur les grandes tendances qui portent l'industrie des câbles: la transition énergétique, les énergies renouvelables et les réseaux intelligents, l'écomobilité avec notamment le véhicule électrique et les réseaux de bornes de recharge, et l'explosion de la transmission des données avec le développement des "data centers".

Passer à une vitesse supérieure

Dans ce contexte, Nexans compte sur sa "capacité à innover et à promouvoir de nouvelles solutions" ayant une plus grande valeur ajoutée, a expliqué M. Poupart-Lafarge, qui veut "passer à une vitesse supérieure" après avoir "éliminé les pertes". "C'est un plan de croissance profitable", mais "la clé du succès, c'est la compétitivité", a-t-il souligné.

Pas question donc de relâcher la discipline. Comme lors de la période précédente, la maîtrise des coûts opérationnels et des coûts de structure resteront au premier plan, dans un marché des câbles "très compétitif, très concurrentiel" et en surcapacité dans de nombreux endroits.

Le groupe continuera aussi à être "très sélectif" sur son carnet de commandes. "Tous les segments ont vocation a contribuer à la hausse de l'Ebitda", a indiqué de son côté le directeur financier Nicolas Badré. La croissance organique annuelle sera supérieure dans trois de ces pôles d'activité: haute tension et projets sous-marins (+8%), télécoms et données (+10%), industrie et solutions (+7,5%), selon les prévisions du groupe.

Quant au quatrième secteur d'activité, le bâtiment et les infrastructures, où la concurrence est vive, il devrait enregistrer une croissance annuelle moyenne de 2,5%, alignée sur celle du marché. Globalement, Nexans prévoit que sa croissance va s'accélérer au cours des cinq ans du plan, estimant qu'elle devrait être de 3% en 2018-2019, avant de passer à 6% sur la période 2020-2022.

Le groupe devrait notamment bénéficier de la mise en service d'un nouveau navire câblier, de l'ouverture d'une nouvelle usine aux Etats-Unis, ainsi que de la reprise sur le marché pétrole et gaz et dans la construction navale. Outre la croissance organique moyenne de 5% par an, Nexans table aussi sur des acquisitions à hauteur de 1,5 à 2 milliards d'euros. M. Poupart-Lafarge envisage des acquisitions spécifiques, allant de la start-up à la grosse PME.

Interrogé sur l'acquisition de l'américain General Cable par l'italien Prysmian, une opération à 3 milliards de dollars qui va donner naissance à un poids lourd du câble, le patron de Nexans ne s'est pas montré inquiet. Il a estimé que la disparition d'un acteur devrait même avoir un "impact positif" pour son groupe dans le secteur du bâtiment et des infrastructures. M. Poupart-Lafarge a par ailleurs précisé que des désinvestissements sont "possibles", car le groupe n'a réalisé que la moitié de son programme de 300 millions d'euros prévu entre 2015 et 2017.

A la Bourse de Paris, l'action Nexans s'échangeait en baisse dans l'après-midi: vers 15h14, elle reculait de 1,78% à 53,12 euros, dans un marché en repli de 0,32%.

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