Nucléaire : Engie et la Belgique scellent leur accord pour prolonger deux réacteurs jusqu'en 2036

  • AFP
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Le groupe français Engie a confirmé mercredi son engagement à prolonger de dix ans, jusqu'en 2036, l'activité de deux réacteurs nucléaires en Belgique, dans le cadre d'une coentreprise à parts égales avec l'État belge, une configuration inédite.

Un accord définitif a été signé, qui prévoit de "mettre en oeuvre les meilleurs efforts pour redémarrer les unités de Doel 4 et Tihange 3 dès novembre 2025", a déclaré Thierry Saegeman, patron d'Engie Belgique, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre belge Alexander De Croo.

Tout le parc nucléaire belge était censé être mis à l'arrêt au plus tard fin 2025.

Au jour de l'adoption d'un accord à la COP28, Alexander De Croo a estimé que l'entente avec l'énergéticien français était "la réponse" de la Belgique à cet appel mondial à l'abandon progressif des énergies fossiles.

Prolonger les capacités nucléaires, c'est "décarboner notre production d'électricité", a dit le Premier ministre belge, en insistant aussi sur les investissements en cours pour développer l'éolien offshore en mer du Nord.

L'accord avec Engie, qui était en négociations depuis début 2022, doit désormais être examiné par la Commission européenne, gardienne du respect de la libre concurrence dans l'UE.

Il se décline en plusieurs contrats et textes législatifs, dont l'un modifie la loi belge de 2003 qui prévoyait une sortie définitive du nucléaire à l'horizon 2025.

Les conséquences de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie ont accéléré la décision de l'exécutif belge de renoncer à cette sortie.

Les différents textes de loi vont être soumis pour avis au Conseil d'État avant l'étape du Parlement. L'objectif est qu'ils soient votés début 2024, d'ici à la fin de la législature, selon le cabinet de la ministre belge de l'Énergie.

Le dossier est sensible politiquement. Certains partis de la coalition au pouvoir souhaitent que d'autres réacteurs restent en activité plus longtemps, là où les écologistes insistent pour se limiter à deux prolongations.

Fin juin, Engie et le gouvernement belge avaient arrêté le contenu de leur accord sur le nucléaire.

Concrètement, le groupe français va verser à l'État belge un montant forfaitaire de 15 milliards d'euros pour les coûts futurs liés au traitement des déchets. A cette somme s'ajoutent 8 milliards prévus pour le futur démantèlement des sept réacteurs exploités depuis un demi-siècle.

Mercredi, les deux partenaires ont aussi précisé que la création de leur coentreprise nécessitait un investissement "de 1,6 à 2 milliards" d'euros, qui sera partagé équitablement. Une telle coentreprise "c'est tout à fait nouveau (...) c'est un grand défi", a souligné Thierry Saegeman.

Commentaires

Jean

Tiens.. tiens ? Intéressant. Les neutrons réveillent-ils les neurones Belges ?

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