Nucléaire : une association s'inquiète d'un projet de mini-réacteur sur un site industriel dans la Marne

  • AFP
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L'association environnementale Robin des Bois a fait part lundi d'inquiétudes sur la possible installation d'un mini réacteur nucléaire sur un site du groupe sucrier Cristal Union dans la Marne, classé Seveso seuil haut.

Un mini-réacteur de la start-up française Jimmy

Dans son communiqué, l'association révèle que la start-up nucléaire française Jimmy prévoit d'installer son premier mini-réacteur sur le complexe du groupe "Cristal Union/Cristanol de Bazancourt dans la Marne".

Classée Seveso seuil haut au titre des quantités de matières dangereuses présentes sur site, l'usine Cristanol produit de l'alcool pour les cosmétiques, les spiritueux, l'industrie pharmaceutique et chimique, et du bioéthanol, à partir de betteraves et de blé.

L'association a participé à une réunion du 28 mars du Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), dont elle est membre et, au cours de laquelle ce projet a été présenté aux autres membres, sans que le nom de l'industriel ne soit rendu public.

Contactée par l'AFP, la start-up Jimmy a finalement confirmé le nom du premier client industriel intéressé, tout en soulignant que le projet restait conditionné à "une longue démarche d'instruction par les autorités". "Jimmy a lancé une étude de faisabilité pour une installation de ce type sur le site de Bazancourt / Cristanol. Ce projet est nécessairement soumis à la validation, par les autorités compétentes, de l'ensemble des garanties de sûreté et de sécurité", a déclaré la société à l'AFP.

Une demande d'autorisation de création d'ici la fin du mois

Robin des Bois affirme qu'au cours de la réunion du 28 mars, la présentation du projet par le directeur de Jimmy, a provoqué parmi les membres "des sourires gênés ou des stupéfactions notamment dans le domaine de la gestion des déchets". "Il y a eu des inquiétudes, des questions qui ont été posées sur la sécurité de ces petits réacteurs, pas seulement Jimmy", a sobrement résumé Christine Noiville, présidence du HCTISN, jointe par l'AFP.

"Si le HTCISN organise des sessions d'informations sur ce sujet, c'est justement pour qu'il soit abordé dans toutes dimensions et en toute transparence", a-t-elle souligné.

Jimmy indique qu'il prévoit de "déposer une demande d'autorisation de création (DAC) d'ici la fin du mois", auprès du ministère de la Transition écologique. Il appartiendra à ce dernier de saisir l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour l'instruire.

Envisagé pour le 22 avril, le dépôt du dossier ferait de "Jimmy", le premier projet de petits réacteurs modulaires (SMR) à démarrer une phase règlementaire en France. Avec son "micro-réacteur" de 20 mégawatts thermiques refroidi à l'hélium, Jimmy veut fournir à partir de 2026 une chaleur "décarbonée" aux industriels qui recourent aujourd'hui massivement aux énergies fossiles.

Commentaires

Serge Rochain

Ne vous inquiétez pas..... il faudra entre 20 et 30 ans pour que ça puisse, éventuellement, fonctionner, et comme durant ces 20 à 30 ans le coup de développement aura été multiplié par 8, il sera abandonné et passé aux pertes et profit comme une bonne demi douzaine de précurseurs de Phénix, Phénix, et EPR2 qui auront subi le même sort une fois Macron évacué ! et il ne restera plus qu'à bosser deux fois plus pour tenter de rattraper le temps perdu en plantant des éoliennes et des PPV

ant

Il serait préférable que l'AFP publie un article objectif et neutre sur cette nouvelle importante, plutôt que de reprendre à son compte le point de vue d'une asso aux relents sceptiques qui fait de l'opposition à tout son fond de commerce. L'article est peu clair et prend un parti négatif.

esperluette

Heureusement que des associations citoyennes sont là pour dévoiler au public ce qui se trame dans son dos au sein de ces start-up nucléaires, dont l'ambition première est de faire monter en flèche ses bénéfices au mépris total des conséquences sur le vivant.

Quoi qu'il en soit et vu les déboires récents du nucléaire en matière de coût et de retard, ces SMR ne pourront pas répondre efficacement et dans les temps impartis à l'urgence climatique.

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