- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le géant français du cycle du combustible nucléaire Orano (ex-Areva) a confirmé jeudi auprès de l'AFP la libération de son représentant local au Niger, Ibrahim Courmo, détenu dans le pays depuis le mois de mai.
Une détention illégale depuis mai 2025
L'exploitation de l'uranium au Niger est au centre d'un bras de fer entre la junte, qui a pris le pouvoir en juillet 2023 à Niamey, et le groupe Orano, un dossier qui illustre les tensions entre l'ex-puissance coloniale française et les militaires nigériens.
Ces derniers ne cachent pas leur volonté de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme la Russie ou l'Iran. "C'est un soulagement pour nous, pour les équipes et pour la direction d'Orano", a déclaré le porte-parole du géant français. L'entreprise avait déploré en septembre "la détention prolongée de son représentant au Niger", Ibrahim Courmo, "détenu illégalement depuis le mois de mai 2025".
En décembre 2024, après un bras de fer commencé à l'arrivée de la junte militaire au pouvoir, Orano avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger: la mine de la Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d'Imouraren.
Ce dernier site est l'un des plus importants gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Niamey avait retiré à Orano son permis d'exploitation.
4,7% de la production mondiale d'uranium
En juin dernier, la junte militaire a annoncé la nationalisation de la Somaïr. De son côté, Orano, dont le capital est détenu à plus de 90% par l'État français, a engagé plusieurs procédures d'arbitrage international contre l'État du Niger.
L'entreprise a annoncé fin septembre la décision en sa faveur d'un tribunal concernant la mine de la Somaïr.
Selon Orano, ce tribunal a enjoint au Niger de ne pas vendre l'uranium produit par la Somaïr, dont le site compte environ 1 300 tonnes de concentré, représentant une valeur marchande de 250 millions d'euros.
Le dossier est devenu un symbole des tensions exécrables entre la France et le Niger, qui accuse régulièrement Paris de vouloir le déstabiliser.
Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2%), selon des chiffres de 2021 de l'agence d'approvisionnement d'Euratom (ESA).