Gazoduc sous-marin « BarMar » entre Barcelone et Marseille : Madrid évoque jusqu'à 7 ans de travaux

  • AFP
  • parue le

Le pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille que veulent construire la France, l'Espagne et le Portugal pourrait nécessiter jusqu'à sept ans de travaux, a estimé vendredi une ministre espagnole.

"Nous devrons analyser s'il faudra 5, 6 ou 7 ans" de travaux avant sa mise en service, a déclaré la ministre de la Transition écologique Teresa Ribera sur la radio Catalunya Radio. Cela prendra "logiquement plus de temps" que pour le MidCat, qui visait à relier les réseaux gaziers français et espagnol via un pipeline de 190 kilomètres passant par les Pyrénées, a-t-elle ajouté. "C'est techniquement complexe car c'est un projet sous-marin pour lequel il n'existe pas encore de tracé parfaitement identifié", a déclaré la ministre plus tard dans la journée lors d'une conférence de presse à Paris.

Relancé ces derniers mois par Madrid et Lisbonne et soutenu par Berlin, le projet MidCat - lancé en 2003, mais abandonné une première fois en 2019 en raison de son impact environnemental et d'un intérêt économique alors jugé limité - se heurtait à l'opposition de Paris.

La France, l'Espagne et le Portugal ont finalement annoncé jeudi à Bruxelles son abandon définitif au profit d'un pipeline sous-marin acheminant du gaz puis, à terme, de l'hydrogène vert entre Barcelone et Marseille. Un "Corridor d'énergie verte" dont le financement, le calendrier et le fonctionnement restent cependant à déterminer.

Le projet "est conçu pour l'hydrogène. Selon le moment où il sera mis en service, il est possible qu'à un moment donné, au début, il y ait encore une capacité de transport de gaz parce que ce besoin existe encore", a ajouté la ministre à Paris. "Il reste désormais le plus compliqué, c'est à dire travailler avec les équipes techniques des différents pays et des entreprises capables de concevoir un projet ayant ces caractéristiques", mais c'est "un investissement dont notre pays aurait eu besoin et qui nous connecte à toute l'infrastructure européenne" énergétique, a estimé Mme Ribera sur les ondes.

La ministre espagnole a indiqué que les trois pays comptaient sur des fonds européens pour financer cette infrastructure, étant donné son "caractère européen" et "l'intérêt commun" d'un tel projet, qui permettra de relier les réseaux de la péninsule ibérique à ceux de l'Europe centrale. Le président français Emmanuel Macron, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez et le Premier ministre portugais Antonio Costa doivent se retrouver les 8 et 9 décembre à Alicante, en Espagne, en marge du sommet des pays du sud de l'UE, pour avancer sur les détails de ce projet.

Ajouter un commentaire